France: Un rapport parlementaire accable les dirigeants sportifs français

18:0322/01/2024, Pazartesi
MAJ: 22/01/2024, Pazartesi
AFP
La ministre française de l'Éducation, des Sports et des Jeux olympiques, Amélie Oudéa-Castéra, après une réunion avec des membres du gouvernement français pour partager les priorités du gouvernement, à l'Hôtel Matignon, à Paris, le 18 janvier 2024.
Crédit Photo : JULIEN DE ROSA / AFP
La ministre française de l'Éducation, des Sports et des Jeux olympiques, Amélie Oudéa-Castéra, après une réunion avec des membres du gouvernement français pour partager les priorités du gouvernement, à l'Hôtel Matignon, à Paris, le 18 janvier 2024.

À six mois des Jeux olympiques de Paris, une commission parlementaire dénonce des "défaillances systémiques" en éthique et lutte contre les violences sexuelles dans les fédérations sportives françaises.

"Omerta à tous les étages"
et
"entre-soi":
le rapport rédigé par la députée écologiste Sabrina Sebaihi brosse sur 250 pages un portrait au vitriol du sport français, l'estimant gangréné par la
"culture du secret, du mensonge et du faux témoignage"
et
"pas suffisamment habitué à rendre des comptes".

Ce rapport conclut six mois d'auditions houleuses à l'Assemblée nationale. Le parquet de Paris avait déjà ouvert plusieurs enquêtes à la suite de signalements de la commission sur d'éventuels
"faux témoignages"
de dirigeants sportifs devant les parlementaires.

Le rapport juge
"très élevées voire anormales"
les rémunérations de certains responsables, visant notamment les 400.000 euros brut annuel et 100.000 euros de prime d'objectif que touchait comme directrice générale de la Fédération française de tennis, de 2021 à 2022, Amélie Oudéa-Castéra, aujourd'hui ministre de l'Education nationale et des Sports.

La parlementaire réclame un
"choc de contrôle, de transparence et de culture démocratique",
grâce à la mise en place d'une
"autorité administrative indépendante chargée de la protection de l'éthique du sport"
.

Elle voudrait doter cette autorité d'un
"pouvoir de sanctions financières"
contre les Fédérations qui ne respecteraient pas leurs
"obligations et engagements".

La rapporteure pointe aussi les
"défaillances de l'Etat"
dans ses missions de contrôle, critiquant les nouveaux contrats de délégations mis en place avec les fédérations,
"lacunaires"
 et
"assortis d'engagements insuffisamment précis".

En matière de violences sexuelles, qui secouent le monde du sport depuis les révélations en 2020 de la patineuse Sarah Abitbol, Sabrina Sebaihi dénonce un
"long silence",
un
"long déni"
et une
"longue inertie"
du sport français.

Elle considère notamment que la plateforme Signal-Sports lancée par le ministère en 2020 est
"invisibilisée", "sous-dimensionnée"
et
"très largement méconnue".

En décembre, l'ex ministre des Sports Marie-George Buffet avait déjà réclamé dans un rapport une
"autorité indépendante",
pour prévenir et traiter les violences sexistes et sexuelles dans le sport, une proposition avec laquelle la ministre Amélie Oudéa-Castéra s'était dite en désaccord, privilégiant la cellule actuelle.

Lancée l'été dernier à l'initiative des députés écologistes, la commission d'enquête parlementaire avait suscité la crispation de certains cadres du sport français, dont le président du comité olympique (CNOSF) David Lappartient, qui avait dénoncé dans un courrier des "accusations outrancières".


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