Après trois ans de pandémie liée au Sars-CoV2, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) marque un tournant symbolique en levant son niveau d'alerte maximal. Mais cela ne sonne pas pour autant la fin du Covid.
Transformation, pas disparition
Plus de trois ans après son apparition, le virus à l'origine du Covid-19 circule encore à travers le monde, porté depuis des mois par plusieurs sous-variants d'Omicron.
Mais, au fil du temps et des vagues, sa répercussion sur les hospitalisations et les décès s'est fortement amenuisée, grâce au niveau élevé d'immunité acquise par la vaccination et/ou les infections.
Certains scientifiques n'écartent cependant pas le risque d'émergence de nouveaux variants plus virulents ou échappant à l'immunité qui pourraient causer une mortalité significative.
D'où l'importance, selon l'OMS, de surveiller pour détecter ces variants à temps, d'améliorer l'accès aux vaccins et traitements, mais aussi de lutter contre la désinformation.
Et l'éradication du Covid semble peu probable: la maladie passe parfois inaperçue, elle a un réservoir animal et le vaccin ne protège pas indéfiniment.
Vaccins
Outil clef dans la lutte contre la pandémie, la vaccination a été massive depuis la mise au point, extraordinairement rapide, de sérums.
Si les vaccins protègent toujours bien contre les formes graves de la maladie, ils n'empêchent pas de transmettre le Covid et leur efficacité s'érode avec le temps.
Des doses de rappel restent recommandées, au moins pour les plus vulnérables, et sont possibles désormais avec des vaccins ciblant plusieurs variants. Faudra-t-il une injection annuelle à l'avenir ? La question reste ouverte.
La quête de vaccins agissant plus longtemps et plus puissamment contre l'infection et la transmission continue. De nouvelles méthodes d'administration (nasale, orale, cutanée) sont aussi à l'étude.
La prévention, par exemple pour améliorer la qualité de l'air intérieur, reste très insuffisante pour lutter, au-delà du Covid, contre de multiples maladies transmises par des aérosols, jugent plusieurs spécialistes.
Covid long
Fatigue, toux, essoufflement, fièvre intermittente, perte du goût ou de l'odorat, difficultés de concentration, dépression... le "Covid long" se manifeste, selon l'OMS, par un ou plusieurs symptômes, généralement dans les trois mois après l'infection, persistant au moins deux mois et ne s'expliquant par aucun autre diagnostic.
Tedros Adhanom Ghebreyesus, chef de l'OMS, a déclaré fin avril qu'une infection sur dix se traduisait par un Covid long, suggérant que des centaines de millions de personnes pourraient nécessiter des soins de longue durée.
Sans compréhension plus fine, il est difficile de proposer une prise en charge adaptée, alors que le Covid long s'annonce comme un enjeu de santé publique pour les prochaines années.
Prochaine pandémie
Après plus de trois ans de Covid, le monde est-il paré pour contrer une éventuelle autre pandémie?
Environ 60%/70% des maladies émergentes sont des zoonoses, découlant d'agents pathogènes transmis des animaux vertébrés à l'homme, et inversement.
D'autant que de futures crises sanitaires risquent de se produire parallèlement à des catastrophes climatiques. Le concept "one health" (une seule santé), qui promeut une approche globale avec des liens étroits entre la santé humaine, animale et l'environnement, est plus que jamais d'actualité.