Trois militants vietnamiens de premier plan, critiques du régime communiste, ont été arrêtés ces derniers jours, a dénoncé mercredi Human Rights Watch, en pleine campagne de Hanoï pour conserver son siège au Conseil des droits de l'homme des Nations unies.
L'arrestation de Nguyen Chi Tuyen, un opposant actif sur les réseaux sociaux, et Nguyen Vu Binh, un ancien journaliste qui a passé des années en prison, a eu lieu le jeudi 29 février dans la capitale Hanoï, a relevé le groupe. Hoang Viet Khanh a été appréhendé le lendemain, dans la province de Lam Dong (sud).
Les autorités vietnamiennes n'ont confirmé aucune de ces arrestations.
Les critiques du parti unique font face à une répression de plus en plus sévère, et risquent la prison au terme d'une procédure judiciaire biaisée, selon HRW, qui a recensé des cas de torture policière pour arracher des confessions.
Nguyen Vu Binh, 55 ans, a travaillé durant presque dix ans dans le journal officiel du Parti communiste vietnamien, avant de vouloir lancer un mouvement politique indépendant. Il a été condamné à sept ans de prison pour espionnage en 2003.
Enfin, Hoang Viet Khanh, 41 ans, est un journaliste citoyen qui a notamment soutenu publiquement des prisonniers politiques. Un média d'État vietnamien a fait état de son arrestation.
Il s'agit du Montagnard Support Group Inc (MSGI) et du Montagnard Stand for Justice (MSFJ).
Les Dega sont l'un des groupes ethniques minoritaires des Hauts plateaux du Centre du Vietnam, une région qui a longtemps été un foyer de mécontentement concernant les droits fonciers.
Il y a actuellement 175 militants emprisonnés au Vietnam, selon un groupe local de défense des droits humains, The 88 Project.
Ces révélations étaient intervenues plusieurs jours après que le ministre vietnamien des Affaires étrangères a défendu à Genève la réélection du Vietnam comme membre du Conseil des droits de l'homme des Nations unies pour la période 2026-2028.