UNRWA: Israël n'a pas encore demandé l'évacuation de Rafah

18:0630/04/2024, Salı
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Un camp de déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, près de la frontière avec l'Égypte, le 28 avril 2024.
Crédit Photo : AFP /
Un camp de déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, près de la frontière avec l'Égypte, le 28 avril 2024.

Le commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), Philippe Lazzarini, a affirmé qu'Israël n'a pas encore demandé l'évacuation des civils de Rafah, démentant ainsi les affirmations du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, selon lesquelles le processus d'évacuation des habitants de la ville a déjà commencé.

Il a ajouté mardi, lors d'une conférence de presse retransmise en direct par les médias arabes et internationaux et via YouTube:
"Il y a une grande inquiétude à Gaza concernant une attaque (de l'armée) israélienne contre Rafah si un accord n'est pas conclu cette semaine".

Contrairement à ce que Netanyahu a affirmé plus tôt dans la journée, Lazzarini a confirmé que
"jusqu'à présent, il n'a pas été demandé aux gens d'évacuer Rafah".

Plus tôt dans la journée, la télévision israélienne Channel 13 a rapporté, citant le Forum des familles des prisonniers israéliens à Gaza, que Netanyahu avait dit aujourd'hui que l'évacuation des résidents de Rafah avait déjà commencé en préparation de l'opération militaire qui aura lieu bientôt, et que
"tous les ministres du gouvernement soutenaient cette démarche".

Lazzarini a évoqué la situation humanitaire, déclarant que
"l'aide humanitaire entrant à Gaza est toujours insuffisante, malgré son augmentation au cours de ce mois d'avril"
, mentionnant les
"difficultés auxquelles sont confrontés les convois d'aide dans la Bande de Gaza"
, faisant référence aux obstacles et aux restrictions strictes imposés par les Israéliens.

Concernant l'évolution de la situation financière de l'agence, il a déclaré:
"Nous avons de nouveaux donateurs et des pays qui contribueront pour la première fois au soutien de l'UNRWA, et nous attendons que les pays qui ont suspendu leur soutien prennent la décision de le reprendre".

Lazzarini a souligné que
"la plupart des pays donateurs ont repris leur financement de l'agence, mais un petit nombre de pays n'ont pas encore pris la décision de le faire".

Et de poursuivre:
"Nous sommes en mesure de faire front jusqu'en juin prochain, après l'annonce de nouvelles contributions à l'UNRWA, et nous espérons pouvoir poursuivre nos opérations jusqu'en août prochain".

Il a souligné que
"de fortes pressions sont exercées sur l'UNRWA et que des efforts sont déployés pour le démanteler, sans compter que nos employés se font tuer et que nos installations sont détruites dans la Bande de Gaza".

Il a évoqué les résultats d'une enquête indépendante menée par la ministre française des affaires étrangères, Catherine Colonna, qui a conclu qu'Israël n'avait pas fourni de preuves à l'appui de ses allégations selon lesquelles des employés de l'Office étaient impliqués dans l'attaque du Hamas.


Plusieurs pays ont récemment décidé de reprendre le financement de l'UNRWA, la plupart avant même la publication du rapport Colonna, notamment la France, le Canada, l'Australie, la Suède, la Norvège, l'Espagne et le Japon.

Cela intervient alors que l'armée israélienne poursuit sa guerre dévastatrice contre Gaza, depuis le 7 octobre dernier, guerre qui a fait des dizaines de milliers de morts et de blessés, pour la plupart des enfants et des femmes, selon des sources palestiniennes, ce qui a conduit Tel-Aviv à être poursuivi devant la Cour internationale de Justice (CIJ) pour
"crime de génocide".

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