Un candidat surprise pressenti pour diriger la Banque du Japon

15:3510/02/2023, vendredi
MAJ: 10/02/2023, vendredi
AFP
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida. Crédit photo: Kimimasa MAYAMA / PISCINE / AFP
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida. Crédit photo: Kimimasa MAYAMA / PISCINE / AFP

Le Premier ministre japonais Fumio Kishida prévoit de proposer l'économiste Kazuo Ueda comme prochain gouverneur de la Banque du Japon, ont annoncé vendredi plusieurs médias nippons sans citer de sources.

Agé de 71 ans, M. Ueda, un universitaire et ancien membre du conseil de politique monétaire de la BoJ (1998-2005), ne faisait pas du tout partie des favoris jusqu'à présent pour succéder à Haruhiko Kuroda, dont le deuxième et dernier mandat s'achève le 8 avril.


Le gouvernement devrait annoncer mardi prochain sa décision devant le Parlement, selon les médias locaux. Un feu vert parlementaire ne fait guère de doute étant donné la large majorité dont dispose la coalition au pouvoir dans les deux chambres.


Ce coup de théâtre a fait sursauter le yen par rapport au dollar, lequel est brièvement repassé sous les 130 yens alors qu'il se négociait pour plus de 131,50 yens avant la parution des articles sur M. Ueda. 


Mais le billet vert s'est ensuite quelque peu ressaisi et valait 130,94 yens vers 09H40 GMT.


Selon le quotidien économique Nikkei, le gouvernement nippon souhaitait auparavant offrir le poste à l'actuel gouverneur adjoint de la BoJ, Masayoshi Amamiya, mais celui-ci aurait
"fermement"
refusé.

La perspective de voir M. Amamiya à la tête de la BoJ avait fait baisser le yen cette semaine. Car il est considéré comme un fervent défenseur du maintien de la politique monétaire ultra-accommodante de l'institution, dans la droite ligne de celle de l'actuel gouverneur Haruhiko Kuroda et à rebours des resserrements monétaires menés aux Etats-Unis et en Europe.


En poste depuis 2013, M. Kuroda a déployé des outils non conventionnels et des programmes d'achats d'actifs vertigineux dans l'espoir de vaincre la déflation qui minait le Japon depuis les années 1990 et stimuler sa croissance.


Depuis l'an dernier, l'inflation dans le pays a largement dépassé les 2%, l'objectif de la BoJ.


Mais malgré la chute du yen et une intense pression spéculative pour la forcer à changer de cap, l'institution monétaire campe pour l'instant sur ses positions.


Car la BoJ continue d'estimer que l'inflation devrait retomber au Japon dès cette année, ayant été causée par des facteurs externes comme la flambée des prix de l'énergie et n'étant pas entretenue par des hausses de salaires et une croissance suffisantes.


Selon des analystes, le prochain gouverneur de la BoJ devrait toutefois avoir la difficile tâche de normaliser progressivement sa politique monétaire, tout en évitant un déraillement de l'économie et du système financier japonais, qui aurait des répercussions mondiales.


M. Ueda semble avoir le bon profil pour avancer avec prudence sur ce terrain miné: dans une tribune publiée par le Nikkei en juillet dernier, il préconisait d'éviter un resserrement monétaire hâtif.


Il siégeait par ailleurs à la Banque du Japon quand celle-ci avait introduit pour la première fois une politique de taux d'intérêt zéro en 1999, et avait voté contre la levée de cette mesure l'année suivante.


Il est titulaire d'un doctorat en économie du prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT) de Boston et a fait essentiellement une carrière universitaire.

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