Tunisie: l’Union Européenne "a enfreint les normes établies"

15:226/10/2023, Cuma
MAJ: 6/10/2023, Cuma
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Le ministre tunisien des Affaires étrangères, Nabil Ammar. Crédit photo: EVGENIA NOVOZHENINA / PISCINE / AFP
Le ministre tunisien des Affaires étrangères, Nabil Ammar. Crédit photo: EVGENIA NOVOZHENINA / PISCINE / AFP

Le ministère tunisien des Affaires étrangères a déclaré que l'Union européenne "a violé les normes existantes" après avoir publié des documents de travail officiels tunisiens relatifs au décaissement de 60 millions d'euros au pays.

Le ministère a indiqué dans un communiqué sur son compte officiel Facebook que
"le montant de 60 millions d’euros précité concerne le programme de soutien aux efforts du gouvernement tunisien pour atténuer les répercussions du Covid-19 et réaliser la relance économique, pour l’année 2021"
.

La même source a ajouté que la partie européenne, en violation des normes en vigueur, a publié des documents de travail officiels tunisiens relatifs au décaissement d'un montant de 60 millions d'euros en faveur de la Tunisie.


Mercredi, le ministère a démenti, dans un communiqué,
"l'accord des autorités tunisiennes pour décaisser ce montant"
, suite à ce qui a circulé (le même jour) concernant le décaissement par l'Union européenne du montant destiné à soutenir le budget tunisien.

Plus tôt jeudi, le commissaire européen chargé du voisinage et de l'élargissement, Oliver Varhelyi, a indiqué que la Tunisie avait déposé le 31 août une demande officielle auprès de l'Union européenne pour obtenir 60 millions d'euros.


Varhelyi a ajouté, via la plateforme X que
"l'Union européenne a transféré ce montant le 3 octobre"
.


Il a joint son post à une copie d'une correspondance datant du 31 août, adressée par le ministre tunisien de l'Économie, Samir Said, à l'ambassadeur de l'Union européenne à Tunis, Marcos Cornaro, dans laquelle il exigeait le décaissement de la deuxième tranche du programme d’appui budgétaire, d’un montant de 60 millions d’euros.


Quelques heures plus tard, le ministère des Affaires étrangères a déclaré dans son communiqué que l'affaire
"n'est pas liée au mémorandum d'accord sur le partenariat stratégique et global signé à Carthage le 16 juillet dernier"
(relatif à la migration irrégulière), ce que Varhelyi a, à son tour, confirmé dans son communiqué.

Le ministère a indiqué que
"les différentes correspondances officielles publiées à cet effet par des sources européennes se caractérisent par un manque de clarté et des contradictions, ce qui conduit à induire en erreur l'opinion publique".

"La Tunisie reste attachée à ses engagements issus de son partenariat stratégique avec l'Union européenne et à l'esprit de partenariat fructueux et égalitaire entre les deux parties, dans le cadre du respect mutuel qui a marqué la signature du protocole d'accord susvisé"
, lit-on de même source.

Le 16 juillet dernier, la Tunisie a annoncé la signature d'un mémorandum d'accord avec l'Union européenne concernant un
"partenariat stratégique et global"
entre les deux parties dans plusieurs domaines, notamment la promotion du commerce et la lutte contre la migration irrégulière, d'une valeur de 750 millions d'euros (840 millions de dollars).

Le 22 septembre, la Commission européenne a annoncé qu'elle commencerait à décaisser les fonds prévus dans l'accord qu'elle a conclu avec la Tunisie pour limiter le flux de migrants.


La Commission avait expliqué que sur l'aide totale de 105 millions d'euros (117 millions de dollars) prévue dans l'accord de lutte contre l'immigration irrégulière,
"environ 42 millions d'euros (47 millions de dollars) seront décaissés".

Mais lundi dernier, le président tunisien, Kais Saied, a rejeté l'offre financière proposée à son pays par l'Union européenne, pour soutenir le budget et lutter contre la migration irrégulière en partance des côtes tunisiennes vers les pays du bloc.


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