La deuxième économie d'Asie du Sud-Est, habituée aux crises cycliques, traverse une énième période de turbulences, qui a vu la semaine dernière la dissolution du principal parti d'opposition.
Srettha Thavisin est accusé d'avoir enfreint des règles éthiques fixées dans la Constitution, en nommant comme ministre Pichit Chuenban, un avocat condamné en 2008 à six mois de prison dans une affaire de corruption. Le dirigeant a nié toute manœuvre illégale.
Les deux camps gouvernent aujourd'hui ensemble au sein d'une coalition décriée et fragile sur fond de vieilles rancunes qui maintiennent sur un siège éjectable M. Srettha, issu du parti Pheu Thai contrôlé par la famille Shinawatra.
Sous la pression, M. Pichit a quitté le gouvernement, mais la Cour constitutionnelle a malgré tout accepté d'examiner une plainte déposée par 40 sénateurs pro-armée demandant la destitution de M. Srettha. Les juges rendront leur décision mercredi.
Un expert interrogé par l'AFP s'attend toutefois à un maintien du Premier ministre, faute d'un candidat assez influent pour prendre la relève.
Mais une majorité de Thaïlandais rejette sa politique, selon un sondage publié en juin, alors que le pays affiche l'un des taux de croissance les plus faibles d'Asie du Sud-Est.
M. Srettha a ouvert la porte à un remaniement ministériel s'il reste en poste, selon des déclarations relayées par la presse locale.
Les juges ont aussi rendu inéligible pour dix ans son leader Pita Limjaroenrat, la personnalité politique la plus populaire de Thaïlande.
Les membres restants de Move Forward ont lancé vendredi une nouvelle structure, nommée Parti du peuple, avec l'ambition d'apporter l'alternance au pouvoir au prochain scrutin national, prévu en 2027.