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Sans toit et sans espoir, les habitants de Gaza un an après le 7 octobre

16:3123/09/2024, پیر
AFP
La fumée s'élève lors d'un bombardement militaire israélien dans le nord de la bande de Gaza le 15 novembre 2023.
Crédit Photo : FADEL SENNA / AFP Archive
La fumée s'élève lors d'un bombardement militaire israélien dans le nord de la bande de Gaza le 15 novembre 2023.

Un an après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, des habitants de Gaza témoignent des difficultés rencontrées après avoir tout perdu dans les combats.

L'étudiant stoppé dans son élan


Fares al-Farra, 19 ans, était aussi brillant à l'école qu'ambitieux.


Deux mois avant le 7 octobre, il avait obtenu son diplôme de fin d'études secondaires et s'était inscrit à l'école supérieure des sciences appliquées de Gaza.


"J'étais toujours persuadé qu'un jour j'atteindrais mes objectifs"
, se souvient-il avec nostalgie, debout dans les décombres de sa maison.

Mais avec la guerre, sa famille, déplacée de Khan Younès, une ville du sud de la bande de Gaza, a dû vivre des mois dans un campement avant de retourner chez elle après un ordre d'évacuation à Rafah, également dans le sud.


Puis une bombe est tombée sur leur maison, détruisant les murs et tuant son ami Abou Hassan. Lui s'en est sorti avec un bras cassé.


Toutes ces épreuves ont entamé son optimisme.


"On a l'impression que toutes les voies sont fermées (...), les besoins de première nécessité passent avant les études"
, dit-il.

Il espère néanmoins que la guerre va se terminer, que les habitants de Gaza cesseront de souffrir et qu'il pourra
"réaliser ses rêves et ses objectifs universitaires".

L'ambulancière et ses cinq enfants


Maha Wafi adore son travail d'ambulancière à Khan Younès.


Elle aime aussi la vie avec Anis, son mari depuis vingt-quatre ans, leurs cinq enfants et leur belle maison à l'ouest de la ville.


Mais après le début de la guerre, raconte cette femme de 43 ans, la pression a
"doublé"
au travail, et la vie familiale est devenue plus difficile en raison du déplacement de sa famille dans un camp de tentes et de l'arrestation de son mari le 2 décembre.

Depuis, elle doit gérer à la fois les difficultés de la guerre, son travail et ses cinq enfants.


"Vous vivez dans une tente (...), vous devez apporter de l'eau, chercher de l'essence, allumer un feu et faire face à toutes les difficultés"
, se souvient-elle en pensant aux mois d'hiver avant la guerre, lorsqu'elle profitait du beau temps avec ses enfants.

"Au bout du compte, c'est la vie dans un camp"
, lâche-t-elle.

"Tout cela représente une pression mentale pour une femme qui travaille"
, ajoute Mme Wafi, assise à côté de son ambulance.

Depuis le 7 octobre, elle a vu
"des scènes difficiles comme des morceaux de corps, des blessures, des martyrs"
. Elle a échappé de peu à la mort lorsqu'une voiture a été touchée par une frappe juste à côté de son ambulance.

Mais surtout, elle espère que son mari,
"une personne désintéressée, dévouée à aider les autres",
sera libéré.

Le père reparti plusieurs fois de zéro


Avant le début de la guerre, Maher Zino, 39 ans, travaillait comme fonctionnaire.
"Avec un salaire décent, se débrouillant bien"
, lui et sa femme Fatima élevaient leurs trois enfants dans la ville de Gaza (nord).

Un an plus tard, sa famille a été déplacée "
tellement de fois que j'ai du mal à les compter"
, dit-il depuis son abri dans une oliveraie du centre de Gaza.

En passant de Gaza à Khan Younès, puis Rafah, et de nouveau au centre de Gaza, la famille a dû repartir de zéro à plusieurs reprises:
"monter une tente, construire une salle de bain, acheter des meubles et des vêtements"
, raconte-t-il.

À plusieurs reprises, la famille s'est retrouvée sans ressources et a dû dormir dans la rue. M. Zino s'est senti impuissant, lui qui n'avait
"jamais eu besoin de qui que ce soit".

"Je suis devenu un mendiant, je tendais la main aux gens, je devais demander des couvertures pour mes enfants, trouver des associations caritatives qui puissent nous donner une assiette de nourriture"
, dit-il.

"C'est ce que la guerre nous a fait"
, ajoute-t-il depuis son nouvel abri où, avec sa femme, ils ont réussi à recréer un semblant de vie familiale, avec un endroit pour dormir, un réservoir d'eau et des toilettes extérieures.

Comme Maha Wafi, M. Zino n'a qu'une seule espérance:
"revenir à la situation d'avant le 7 octobre".

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