La justice française a condamné jeudi Dominique Pelicot à la peine maximale de 20 ans de réclusion et déclaré coupable l'ensemble de ses 50 coaccusés, au terme de quatre mois d'un procès historique de viols en série au retentissement mondial, devenu un symbole des violences faites aux femmes.
Onde de choc
Ces réquisitions étaient plus sévères que la moyenne des condamnations pour viols en France, qui était de 11,1 ans en 2022, selon le ministère français de la Justice.
Alors que 180 médias, dont 86 étrangers, étaient présents sur place pour couvrir l'événement, une représentante du collectif féministe des Amazones d'Avignon (sud-est), a expliqué:
Le viol concerne des femmes du monde entier, c'est pour ça que le monde entier a les yeux sur ce qui va se passer.
Après trois mois et demi d'audience, la cour criminelle de Vaucluse était partie délibérer lundi matin, après avoir donné une dernière fois la parole aux 51 accusés.
Les trois enfants du couple, David, Caroline et Florian, étaient arrivés ensemble jeudi au tribunal vers 08h30 locales, fendant une foule de spectateurs, militants et journalistes. Leur mère Gisèle était elle arrivée séparément et souriante, sous les bravos, un peu après 09H00, accompagnée de ses deux avocats.
Cette décision, dans un palais de justice d'Avignon sous haute protection policière, était scrutée de près, en France comme à l'étranger, tant ce procès a provoqué une onde de choc depuis son ouverture le 2 septembre, jeté une lumière crue sur le fléau des violences sexistes et sexuelles ou de la soumission chimique et soulevé plus largement la question du consentement dans les rapports hommes-femmes.
"Merci Gisèle"
La tension était palpable dans la salle d'audience, où un important dispositif policier avait été déployé. Reconnus coupables, plusieurs des 32 accusés ayant comparu libres devraient en effet dormir jeudi soir derrière les barreaux.
Prêts à cette éventualité, la plupart étaient d'ailleurs arrivés à l'audience avec un sac contenant quelques vêtements, a constaté un journaliste de l'AFP. En pleurs, l'un d'eux avait longuement étreint sa compagne avant de rentrer dans la salle.
Dans les rangs des associations féministes et des parties civiles, l'espoir est grand de le voir faire évoluer les mentalités sur les viols, tentatives de viols et agressions sexuelles déclarés chaque année par plus de 200.000 femmes en France.