Le Japon a émis un emprunt obligataire de 800 milliards de yens (près de 5 milliards d'euros) à dix ans, avec un rendement de 0,74%, soit un rendement très proche de celui des obligations publiques nippones classiques à même échéance.
De nombreux observateurs avaient prédit un accueil réservé à cet emprunt japonais inédit de la part d'investisseurs étrangers, par crainte qu'il ne soit pas compatible avec des critères de finance durable plus exigeants qu'au Japon, auxquels ils sont soumis.
Mais le gouvernement nippon a récemment dissipé une partie de ces craintes en expliquant que ce premier emprunt ne servirait pas à financer - du moins directement - ses efforts dans des domaines les plus contestés par les ONG environnementales, comme le gaz ou l'utilisation de l'ammoniac comme co-combustible pour ses centrales à charbon.
Le Japon vise une réduction de 46% de ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 comparé à 2013, et veut atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050.
Il prévoit plutôt de les adapter pour qu'elles utilisent progressivement comme combustibles de l'ammoniac ou de l'hydrogène.
Ces deux gaz ont l'avantage de ne pas émettre de CO2 en brûlant, mais leur production en l'état actuel émet beaucoup de CO2, tout comme leur transport depuis des régions éloignées du Japon, comme l'Amérique du Nord ou le Moyen-Orient.
Au total, le gouvernement japonais prévoit d'émettre des emprunts obligataires de 20.000 milliards de yens (plus de 120 milliards d'euros) au cours des dix prochaines années pour financer la transition énergétique du pays, dans le cadre d'investissements publics-privés dans le même but qu'il évalue à plus de 150.000 milliards de yens (plus de 930 milliards d'euros) sur la même période.