Crédit photo: FAROOQ NAEEM / AFP
L'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan a comparu mercredi une nouvelle fois devant la justice, alors que la Commission nationale des droits humains pointait du doigt les autorités comme l'opposition pour le recul démocratique actuellement observé dans le pays.
L'arrestation de M. Khan dans une affaire de corruption le 9 mai à Islamabad avait déclenché des émeutes dans tout le pays, auxquelles les autorités ont répondu par une sévère répression à l'encontre de ses partisans.
Mercredi, un tribunal d'Islamabad et une cour spéciale anticorruption ont accordé la liberté sous caution à M. Khan dans la même affaire qui avait mené à son arrestation.
Avant d'être remis en liberté, l'ancien joueur de cricket avait été maintenu en détention pendant trois jours, au cours desquels des heurts violents entre ses partisans et les forces de l'ordre avaient fait au moins neuf morts.
Les manifestants s'en étaient pris à des installations de l'armée, coupable à leurs yeux d'avoir orchestré cette arrestation.
Dénonçant des actes terroristes, les autorités ont arrêté des milliers de sympathisants de son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), et une vingtaine de ses hauts responsables, accusés d'incitation à la violence.
Le gouvernement a également approuvé le renvoi vers des tribunaux militaires de personnes accusées d'avoir endommagé des édifices publics ou appartenant à l'armée.
Plusieurs des hauts responsables du PTI arrêtés ont ensuite annoncé, dès leur libération, quitter le parti ou renoncer à la politique.
M. Khan, qui avait été évincé du pouvoir en avril 2022 par une motion de censure, après avoir perdu le soutien de l'armée, y voit une tentative de l'écarter des prochaines élections, prévues d'ici octobre, pour lesquelles il faisait figure de favori.
Après son éviction, M. Khan avait émis des critiques sans précédent contre l'armée, qui l'avait appuyé en sous-main lors de son élection en 2018 avant de se détourner de lui.
La Commission pakistanaise des droits humains (HRCP) a appelé mercredi tous les acteurs politiques à
"renoncer à toute nouvelle mesure qui pourrait mettre en péril la fragile démocratie du pays"
.
La cheffe de l'HRCP, Hina Jilani, a estimé que la
"suprématie du pouvoir civil était la plus grande victime"
de la crise politique actuelle.
"L'incapacité du gouvernement - ou sa réticence - à sauvegarder la suprématie du civil ou à préserver la dignité du parlement s'est révélée terriblement décevante"
, a-t-elle jugé.
"En même temps, le recours par l'opposition à une politique hostile et son mépris pour l'état de droit a joué une grande part"
dans les récentes violences, a-t-elle remarqué.
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