Pakistan: l'épouse d'Imran Khan transférée en prison

17:578/05/2024, Wednesday
MAJ: 8/05/2024, Wednesday
AFP
L'ancien premier ministre pakistanais Imran Khan et son épouse Bushra Bibi arrivent pour comparaître devant une haute cour à Lahore, le 15 mai 2023.
Crédit Photo : Arif ALI / Arif ALI (Archives)
L'ancien premier ministre pakistanais Imran Khan et son épouse Bushra Bibi arrivent pour comparaître devant une haute cour à Lahore, le 15 mai 2023.

L'épouse de l'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan a été transférée mercredi à la prison où son mari est détenu, après trois mois en résidence surveillée, a annoncé son avocat.

Imran Khan, 71 ans, avait été condamné à trois peines de prison pour corruption, divulgation de documents classifiés et mariage illégal, peu avant les législatives du 8 février.


L'ancienne vedette du cricket, emprisonné depuis août, n'a pas pu mener son parti à ce scrutin. Il a accusé l'armée de fabriquer des accusations pour l'empêcher de revenir au pouvoir.


Bushra Bibi, qui avait épousé Imran Khan en 2018 après avoir été sa conseillère spirituelle, était assignée à résidence dans la banlieue d'Islamabad, après avoir été aussi condamnée pour corruption et mariage illégal.


"Elle a été déplacée dans l'aile pour femmes de la prison"
d'Adiala, à Rawalpindi près de la capitale,
"à sa propre demande"
, a indiqué à l'AFP Intazar Hussain Panjutha, un avocat du Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), le parti d'Imran Khan.

Mme Bibi avait elle-même réclamé ce transfert afin d'être
"traitée comme une personne ordinaire"
, a assuré un porte-parole du PTI.

Bushra Bibi, issue d'une famille conservatrice et intégralement voilée, divise l'opinion: son mariage avec Imran Khan, fils d'une riche famille de Lahore (est) et diplômé d'Oxford longtemps réputé play-boy, a autant scandalisé que passionné le pays.

Divorcé de Jemima Goldsmith, fille du magnat financier franco-britannique Jimmy Goldsmith, il avait ensuite épousé une journaliste star.


Imran Khan avait été évincé du pouvoir par une motion de censure en avril 2022, après avoir perdu le soutien de l'armée, qui passe pour avoir contribué à son élection en 2018.

Malgré une vaste répression avant le scrutin de février, entaché d'allégations de manipulation, les candidats du PTI sont sortis vainqueurs. Mais leur avance a été insuffisante pour former le gouvernement, dont ils ont été écartés au profit d'une coalition dirigée par le Premier ministre, Shehbaz Sharif, dont le parti aurait bénéficié du soutien de l'armée.


Le 9 mai 2023, des milliers de partisans du PTI avaient manifesté après la première arrestation de leur chef, s'en prenant à des bâtiments de l'armée et de l'Etat. Face à cette rare manifestation de colère contre la toute-puissante armée, des milliers d'arrestations ont eu lieu.

Le PTI appelle ses membres à manifester jeudi pour cet anniversaire. La police d'Islamabad a déjà prévenu qu'elle répondrait
"fermement"
à
"tous ceux qui violent la loi"
. Des défilés pourraient toutefois avoir lieu dans la province occidentale du Khyber Pakhtunkhwa, la seule tenue par le PTI.

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