Quatre personnes ont été inculpées mercredi en France après le naufrage le week-end dernier, dans la Manche, d'une embarcation de migrants tentant de rallier l'Angleterre, au cours duquel six Afghans ont péri.
Mis en examen pour homicides et blessures involontaires, mise en danger par violation manifestement délibérée d'une obligation de prudence ou de sécurité, elles avaient été placées en garde à vue le jour du drame.
Elles ont été placées en détention provisoire, a précisé la source judiciaire peu après minuit.
Avarie moteur
Malgré ce nouveau naufrage, le plus meurtrier depuis celui survenu en novembre 2021 au cours duquel au moins 27 migrants ont perdu la vie, les tentatives de traversées s'étaient poursuivies dans la nuit de mardi à mercredi.
Jusqu'à la mi-journée, une dizaine d'embarcations ont été vues en mer, par météo calme, dont une a été secourue et ramenée côté français avec une vingtaine de personnes à bord, a indiqué une porte-parole de la préfecture maritime.
Sur les côtes anglaises, un photographe de l'AFP a constaté l'arrivée de dizaines de migrants, dont de nombreux enfants et une femme enceinte.
"Secours immédiatement déclenchés"
L'alerte a été donnée vers 4h20 du matin par un navire de commerce qui a contacté le Centre régional de surveillance et de sauvetage (Cross). Plusieurs navires se sont ensuite rendus sur zone.
Un hélicoptère et un avion de surveillance maritime, entre autres, ont également été mobilisés.
Ce naufrage avait engendré une montée de tension entre Paris et Londres et le renforcement des mesures de sauvetage et de lutte contre ce trafic migratoire.
D'après un décompte effectué par l'AFP, plus de 100.000 migrants ont traversé la Manche depuis le développement du phénomène des "small boats", en 2018, en réponse au verrouillage du port de Calais et du tunnel sous la Manche.
Depuis début 2023, environ 17.000 migrants sont arrivés dans le sud de l'Angleterre à bord de ces bateaux, souvent de simples pneumatiques.