Métaux stratégiques: Bruxelles mise sur 47 projets

Crédit Photo : Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Déchets électroniques sur un tapis roulant lors d'un processus électromagnétique visant à trier les métaux, y compris ceux contenant des terres rares, au Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) à Orléans, dans le centre de la France, le 22 juin 2021.

L’UE dévoile 47 projets pour l’extraction et le recyclage de métaux stratégiques, visant à réduire sa dépendance à la Chine et renforcer son autonomie industrielle.

L’Union européenne franchit une nouvelle étape dans sa quête d’indépendance en matière d’approvisionnement en métaux stratégiques. Bruxelles a dévoilé, mardi 25 mars, une liste de 47 projets prioritaires destinés à renforcer la production, le traitement et le recyclage des terres rares et autres métaux critiques sur le sol européen.

Vers une autonomie stratégique

Ces initiatives visent à réduire la dépendance de l’Europe à la Chine, principal fournisseur mondial de matières premières indispensables aux industries de haute technologie. "L'Europe dépend actuellement de pays tiers pour de nombreuses matières premières dont elle a particulièrement besoin. Nous devons augmenter notre propre production, diversifier nos approvisionnements externes et constituer des stocks", a souligné le commissaire européen à l’Industrie, Stéphane Séjourné, lors de l’annonce officielle.

Les projets sélectionnés, implantés dans 13 États membres, bénéficieront de procédures accélérées et d’un soutien financier européen. La France en accueillera huit, dont deux sites majeurs d’extraction de lithium dans l’Allier (Imerys) et en Alsace (Eramet). Ce métal est un composant essentiel à la fabrication des batteries de véhicules électriques, un secteur clé pour la transition énergétique.

Des objectifs chiffrés pour 2030

Adoptée l’an dernier, la législation européenne fixe des objectifs précis pour sécuriser l’approvisionnement en matières premières critiques. D’ici 2030, l’UE vise :

- 10 % de ses besoins couverts par l’extraction sur son territoire

- 40 % de la transformation assurée en interne

- 25 % des matériaux recyclés

De plus, aucun pays tiers ne devra représenter plus de 65 % de l’approvisionnement européen en matières premières stratégiques.

Un équilibre entre industrie et écologie

Si ces projets sont essentiels pour l’industrie européenne, leur mise en œuvre suscite des débats. L’ouverture de nouvelles mines en Europe devra respecter des normes environnementales strictes, alors que des oppositions émergent du côté des militants écologistes.

Enfin, la Commission européenne étudie également 46 projets situés hors de l’UE, qui pourraient obtenir le statut de projets stratégiques et bénéficier d’un soutien financier. Une décision est attendue dans les prochains mois.

Avec ces initiatives, Bruxelles espère sécuriser l’approvisionnement des secteurs stratégiques tout en réduisant les risques liés à une trop forte dépendance aux fournisseurs étrangers.

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