Alors que son avenir politique est entre les mains des sept juges réunis dans l'enceinte solennelle du Tribunal électoral supérieur (TSE) à Brasilia, M. Bolsonaro a boudé ce rendez-vous pour se rendre à Porto Alegre. Dans cette grande ville du Sud, plusieurs dizaines de partisans l'ont acclamé à son arrivée à l'aéroport avant une réunion prévue avec son Parti libéral, a constaté l'AFP.
L'ancien chef de l'Etat (2019-2022), qui se dit innocent, est poursuivi pour s'en être pris à la justice électorale et avoir critiqué, sans preuve, la fiabilité du vote électronique, quelques mois avant les élections remportées par son rival de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.
Durant toute sa campagne, il avait agité le risque de fraude, attisant la colère de ses partisans les plus radicaux qui, le 8 janvier, quelques jours seulement après l'entrée en fonction de Lula, avaient attaqué les sièges des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire à Brasilia. Des scènes saisissantes qui avaient rappelé l'assaut mené, deux ans auparavant, par des partisans de l'ancien président américain Donald Trump sur le Capitole à Washington.
Très discret depuis son retour au Brésil fin mars après un séjour de trois mois aux Etats-Unis commencé avant même l'investiture de son tombeur, M. Bolsonaro s'est démultiplié à l'approche du procès.
Si le tribunal ne rend pas sa décision dès jeudi, comme cela paraît probable, les délibérations pourront se poursuivre les 27 et 29 juin. Voire au-delà. En cas de condamnation, il pourra déposer un recours.
Nous n'allons pas paniquer face à l'issue qui viendra. Nous voulons rester vivants, en apportant notre contribution au pays.
Il avait perdu avec seulement 1,8% d'écart au second tour face à Lula. Les partis de droite et d'extrême droite sont encore plus forts au Parlement qu'ils ne l'étaient sous son mandat, posant un défi de taille au président de gauche, de retour après deux mandats (2003-2010).
L'ex-dirigeant n'est pas au bout de ses tourments judiciaires. Il fait face à une quinzaine de procédures devant le tribunal électoral.
Depuis son retour des Etats-Unis, il a été entendu par la police à trois reprises: pour les violences à Brasilia, pour une affaire de bijoux offerts par l'Arabie saoudite, dont certains seraient entrés de manière irrégulière au Brésil, et pour falsification présumée de certificats de vaccination anti-Covid.
Le gouvernement Lula se tient à distance des affaires du leader d'extrême droite et n'a pas fait de déclarations récentes sur le sujet.