"Nous exigerons que des garanties de sécurité inviolables fassent partie de cet accord. Car ce n'est qu'en les mettant en place qu'il sera possible d'atteindre une paix durable en Ukraine et, plus largement, de renforcer la sécurité régionale", a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexander Grushko, dans un entretien accordé au quotidien Izvestia.
Affirmant que ces garanties devraient inclure le statut neutre de l'Ukraine et le refus de l'OTAN d'accepter Kiev comme membre, Grushko a accusé l'Alliance de devenir "plus agressive" par ses actions militaires.
Le vice-ministre a réitéré l'opposition de la Russie au déploiement d'une force de maintien de la paix en Ukraine, estimant que le concept de maintien de la paix et l'OTAN sont "incompatibles".
"Ils se vantent d'être une alliance défensive, mais l'histoire réelle de l'Alliance est marquée par des opérations militaires, une série d'agressions sans justification, simplement pour affirmer une fois de plus son hégémonie dans les affaires mondiales et régionales", a-t-il déclaré.
Grushko a affirmé que la proposition du président français Emmanuel Macron sur une force de maintien de la paix en Ukraine visait à "détourner l'attention du public des problèmes intérieurs".
Il a également exprimé le "scepticisme extrême" de Moscou quant à l'implication de l'OSCE dans une éventuelle mission de maintien de la paix, tout en précisant qu'une mission civile en Ukraine pourrait être envisageable.
"Cela pourrait inclure des observateurs non armés, une mission civile chargée de surveiller l'application de certains aspects de cet accord ou des mécanismes de garantie", a-t-il ajouté.
Grushko n'a pas exclu la reprise du dialogue entre la Russie et l'Union européenne, à l'image des contacts en cours entre Moscou et Washington, tout en soulignant qu'il reste incertain de quelle manière l'Europe pourrait participer aux négociations de paix sur l'Ukraine.
Les délégations américaine et ukrainienne se sont réunies mardi dernier à Djeddah, en Arabie saoudite, pour discuter des perspectives d'un éventuel accord de paix entre la Russie et l'Ukraine. À l'issue des discussions, une déclaration conjointe a annoncé la volonté de Kiev d'accepter une trêve de 30 jours, proposée par Washington.
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré jeudi que son pays était favorable aux propositions visant à mettre fin aux hostilités, ajoutant que Moscou ne les accepterait que si elles permettent "d'instaurer une paix durable et d'éliminer les causes initiales de cette crise".
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