La France entame son retrait militaire du Tchad

09:4911/12/2024, Wednesday
AA
Un drapeau tchadien et un drapeau français sont affichés devant la "Maison des combattants" à côté du marché central de N'Djamena, le 5 décembre 2024. Le président tchadien a déclaré que son pays n'envisageait pas de se tourner vers un autre allié étranger après avoir rompu sa coopération militaire avec la France, à un moment où d'autres États de la région renforcent leurs liens avec la Russie.
Crédit Photo : Joris Bolomey / AFP
Un drapeau tchadien et un drapeau français sont affichés devant la "Maison des combattants" à côté du marché central de N'Djamena, le 5 décembre 2024. Le président tchadien a déclaré que son pays n'envisageait pas de se tourner vers un autre allié étranger après avoir rompu sa coopération militaire avec la France, à un moment où d'autres États de la région renforcent leurs liens avec la Russie.

La France a entamé le retrait de ses troupes du Tchad, a annoncé mardi 10 décembre l'état-major des armées françaises, après la décision de N'Djamena de rompre les accords de sécurité et de défense avec Paris.

Dans un communiqué, repris par Le Monde, l'état-major des armées françaises a indiqué que '
'prenant acte de cette décision et dans la continuité de l'évolution de leur présence militaire en Afrique, les armées françaises retirent ce jour la capacité chasse présente à N'Djamena''.

Le Tchad a créé, mercredi 4 décembre, une commission spéciale chargée de piloter la résiliation de l'accord militaire entre Paris et N'Djamena, avec un
"retrait ordonné des engagements bilatéraux"
.

Présidée par le ministre tchadien des Affaires étrangères, cette commission a pour mission de
"notifier officiellement la dénonciation de l'accord de coopération militaire (…) auprès des autorités françaises par voie diplomatique"
, précise un arrêté signé par le premier ministre tchadien.

Conformément à cet accord, le délai de résiliation est de six mois à compter de la notification.

Le Tchad, qui abrite un millier de militaires français sur trois bases, dit avoir pris cette décision au nom de la ‘'souveraineté'' à la suite d'une
"évaluation minutieuse".

Ainsi, après des décennies de présence au Tchad, les premiers avions de combat Mirage ont regagné leur base dans l'est de la France.


"Cela marque le début du rapatriement du matériel français stationné sur N'Djamena"
, a expliqué le colonel Guillaume Vernet, porte-parole de l'armée, ajoutant qu'il faudra toutefois encore plusieurs semaines pour que les deux pays finalisent un calendrier de réduction de leurs opérations.

"La France est un partenaire essentiel, mais elle doit aussi considérer désormais que le Tchad a grandi, a mûri, et qu'il est un Etat souverain et très jaloux de sa souveraineté"
, avait expliqué le ministre tchadien des Affaires étrangères, Abderaman Koulamallah.

Le 6 décembre, plusieurs centaines de personnes s'étaient rassemblées à N'Djamena pour exprimer leur soutien à la décision du pouvoir en place de mettre un terme aux accords de sécurité et de défense qui liait le pays à la France depuis la fin de l'époque coloniale.

La rupture entre le Tchad et la France intervient après le retrait forcé des forces françaises du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Désormais, c'est le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye qui demande à la France de fermer ses bases militaires au Sénégal, dont la présence est incompatible selon lui avec la souveraineté sénégalaise.


A lire également :





#Tchad
#France
#état-major des armées françaises
#Retrait militaire
#diplomatie
#accord de défense