La collision à l'aéroport de Tokyo-Haneda toujours inexpliquée, l'enquête en cours

11:373/01/2024, mercredi
MAJ: 3/01/2024, mercredi
AFP
Les autorités examinent les débris brûlés d'un avion de ligne de la Japan Airlines (JAL) sur le tarmac de l'aéroport international de Tokyo à Haneda à Tokyo le 3 janvier 2024.
Crédit Photo : RICHARD A. BROOKS / AFP
Les autorités examinent les débris brûlés d'un avion de ligne de la Japan Airlines (JAL) sur le tarmac de l'aéroport international de Tokyo à Haneda à Tokyo le 3 janvier 2024.

Mercredi, les enquêteurs examinent la spectaculaire collision au sol entre deux avions survenue la veille à l'aéroport de Tokyo-Haneda, qui a fait cinq morts. La compagnie Japan Airlines (JAL) affirme que son appareil, détruit par les flammes lors de l'accident, était autorisé à atterrir.

Les 379 passagers et membres d'équipage du vol JAL516 ont tous survécu après l'évacuation réussie de l'avion de ligne, qui avait été impliqué dans une collision lors de son atterrissage avec un appareil plus petit des garde-côtes japonais, en phase de décollage.


Le choc a provoqué une grosse explosion et l'avion de la JAL a pris feu avant de s'immobiliser plus loin. Il a entièrement brûlé après l'évacuation de tous ses occupants à l'aide de toboggans gonflables à l'avant. Quatorze personnes ont été légèrement blessées, selon les pompiers.

"C'est un miracle que nous ayons survécu"
, a commenté un passager de 28 ans, cité par le quotidien Nikkei après l'accident.

"Les compagnies aériennes doivent être capables d'évacuer tous les passagers et membres d'équipage d'un avion en 90 secondes",
souligne auprès de l'AFP Doug Drury, un expert en aviation de l'Université de Central Queensland en Australie.

Cette règle fixée par l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) oblige les fabricants d'avion à concevoir leurs appareils de façon à pouvoir tenir ce délai d'évacuation, et le personnel de bord s'entraîne régulièrement dans ce but, a ajouté cet expert.


C'est une procédure "
compliquée
" mais elle été menée ici de manière
"irréprochable",
a salué M. Drury.
"Un facteur clé, c'est que personne n'a essayé ici de prendre ses bagages à main ! Il y a eu plusieurs accidents mortels par le passé parce que quelqu'un avait sorti ses bagages en cabine",
ralentissant ainsi l'évacuation de tous, a-t-il rappelé.

En revanche, cinq des six occupants de l'avion des garde-côtes sont morts. Seul le commandant de bord a réussi à évacuer, bien que gravement blessé.

Ils s'apprêtaient à décoller pour fournir des biens de première nécessité aux sinistrés du gigantesque séisme de lundi dans le département d'Ishikawa (centre du Japon), qui a fait au moins une soixantaine de morts.


"Japan 516, continuez votre approche"


L'avion JAL516, qui arrivait de Sapporo (nord du Japon), avait-il la permission d'atterrir ? Interrogé mardi soir lors d'un point presse, un responsable de Japan Airlines a répondu:
"D'après ce que nous avons compris, elle avait été donnée".

Les échanges radio de la tour de contrôle de Tokyo-Haneda, que l'AFP a consultés sur le site LiveATC.net, semblent étayer cette version.


"Japan 516, continuez votre approche"
, peut-on entendre de la part d'un contrôleur aérien à 17H43 locales (08H43 GMT), soit quatre minutes avant la collision.

Un contrôleur aérien aurait à l'inverse demandé à l'avion des garde-côtes d'attendre à l'écart de la piste, selon la chaîne de télévision NHK citant une source au sein du ministère nippon des Transports.


Mais d'après un responsable des garde-côtes également mentionné par la NHK, le pilote rescapé de cet appareil aurait déclaré juste après l'accident qu'il avait obtenu la permission de décoller. 

Japan Airlines, les garde-côtes et le ministère nippon des Transports refusent pour l'heure de faire davantage de commentaires officiels, invoquant l'enquête en cours.


Une équipe d'experts du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) français pour l'aviation civile doit arriver mercredi au Japon, étant donné que l'avion de JAL était un Airbus A350-900, produit à Toulouse.

Airbus a aussi annoncé envoyer une équipe d'
"assistance technique"
pour aider l'enquête du Bureau japonais de la sécurité des Transports (JTSB).

Trafic toujours perturbé à Tokyo-Haneda


Les ruines carbonisées de l'appareil court-courrier des garde-côtes, un Dash 8 canadien, se trouvaient toujours mercredi sur une piste de Tokyo-Haneda jonchée de débris, a constaté un photographe de l'AFP sur place.


"Nous sommes en train d'examiner la situation",
de voir comment les débris sont
"répartis"
sur la piste et d'où ils provenaient, a déclaré mercredi Takuya Fujiwara du JTSB.

Plusieurs centaines de mètres plus loin repose la carcasse noircie de l'avion de Japan Airlines, échouée sur la pelouse entre la piste et la mer.


Les vols intérieurs à Tokyo-Haneda avaient tous été annulés mardi à la suite de l'accident, mais la majorité des vols internationaux ont continué d'être assurés.

Le trafic de l'aéroport reste perturbé mercredi, surtout pour les vols intérieurs, avec de nombreuses annulations et retards, selon son site.


Les accidents impliquant des avions de ligne sont extrêmement rares au Japon. Le plus grave d'entre eux s'est produit en 1985, quand un avion de la Japan Airlines s'est écrasé entre Tokyo et Osaka, faisant 520 morts, l'une des catastrophes aériennes les plus meurtrières au monde.


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