Crédit Photo : SAUL LOEB / AFP
Le directeur de la CIA, William Joseph Burns.
Le chef de la CIA et un conseiller spécial de la Maison Blanche sont attendus mercredi au Moyen-Orient pour tenter de rallier des soutiens à la dernière proposition de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, en Palestine.
Une source qatarie, pays qui mène avec l'Égypte et les États-Unis la médiation indirecte entre Israël et le groupe de résistance palestinien Hamas, a dit que le patron de la CIA, William Burns était attendu à Doha, pour
"continuer à oeuvrer avec les médiateurs à conclure un accord"
de cessez-le-feu.
Selon le site américain Axios, le conseiller spécial du président américain Joe Biden pour le Moyen-Orient Brett McGurk est, lui, attendu mercredi au Caire, quelques jours après l'annonce de Joe Biden d'une nouvelle proposition d'accord.
La proposition, telle qu'exposée par Joe Biden, envisage un accord en trois phases qui aboutirait à un processus pluriannuel de reconstruction de l'enclave côtière gravement endommagée et au retour de tous les prisonniers, vivants ou morts, détenus dans la bande de Gaza.
Ce plan vise à établir un cessez-le-feu
dans une phase ultérieure, à condition que le Hamas
"respecte ses engagements"
, selon M. Biden.
Le président français Emmanuel Macron a appelé mardi le Hamas à accepter la proposition de M. Biden, selon l'Élysée.
Et le Qatar a dit attendre
d'Israël, qui a semblé prendre ses distances avec ce plan.
Dans la nuit de mardi à mercredi, le cabinet de guerre israélien s'est réuni pour discuter des derniers développements liés
à Gaza et ce, peu après que les deux partis ultra-orthodoxes membres du gouvernement Netanyahu ont dit soutenir la proposition annoncée par Joe Biden.
Selon la télévision publique israélienne Kan, le cabinet a décidé, au cours de cette réunion, de demander aux États-Unis des garanties pour poursuivre
si le mouvement de résistance palestinien violait l'accord.
Les exigences contradictoires des deux camps laissent peu d'espoir de voir ce plan se concrétiser, le Hamas insistant pour un
"cessez-le-feu permanent"
, tandis qu'Israël assure vouloir poursuivre la guerre.
Plus de 36 400 Palestiniens sont morts depuis qu'Israël a déclenché sa guerre contre Gaza il y a huit mois. La grande majorité des morts sont des femmes et des enfants, et plus de 82 600 autres ont été blessés, selon les autorités sanitaires locales. L'attaque transfrontalière menée, le 7 octobre 2023, par le mouvement de résistance palestinien, Hamas, qui a précipité la guerre actuelle, aurait causé la mort de quelque 1 200 israéliens, selon les autorités de Tel-Aviv.
Près d'un mois après le début d'une offensive terrestre sur Rafah (sud), présentée par Israël comme l'étape finale de sa guerre contre le Hamas, les combats se poursuivent avec de nouveaux bombardements meurtriers mardi à Gaza-Ville (nord) et Bureij (centre).
La reprise des combats dans plusieurs secteurs du nord et du centre du territoire, que l'armée avait pourtant assuré contrôler, témoigne d'un
de la stratégie israélienne, estime Michael Milshtein, spécialiste des questions palestiniennes à l'Université de Tel-Aviv.
Aggravant la crise humanitaire dans le territoire assiégé, l'offensive sur Rafah a entraîné la fermeture du passage avec l'Égypte, crucial pour l'entrée de l'aide humanitaire internationale.
L'ONG Oxfam a dénoncé mardi les conditions sanitaires
dans la zone d'Al-Mawasi, près de Khan Younès, où sont réfugiés des centaines de milliers de Palestiniens qui ne disposent en moyenne que d'une toilette pour 4.000 personnes.
Alors que
"1,7 million d'habitants sont désormais concentrés sur moins d'un cinquième de la bande de Gaza"
, les bombardements israéliens et les blocages
"rendent pratiquement impossible" l'accès aux civils
"pris au piège et affamés
", dénonce Oxfam.
Des habitants de Gaza en sont réduits à
et manger des aliments pour animaux, a dénoncé mardi la responsable régionale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), en plaidant pour une augmentation immédiate de l'aide humanitaire.
Le Cogat, organisme du ministère israélien de la Défense chargée de gérer les affaires civiles dans les territoires palestiniens, a indiqué mardi que le terminal israélien de Kerem Shalom était à
avec
"le contenu de plus de 1.000 camions d'aide"
qui attendait d'être livré par l'ONU.
Mais pour le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths, il est devenu
de livrer l'aide à la population à l'intérieur de la bande de Gaza.
"Nous ne sommes même pas près du niveau où nous devons être. Nous avons besoin que tous les points d'entrée soient ouverts. Nous avons besoin d'un accès sûr et sans entrave"
, a-t-il ajouté sur X, en plaidant pour un cessez-le-feu.
En tout état de cause, un éventuel accord de cessez-le-feu ne règlerait pas à ce stade la question de l'après-guerre, au coeur d'un différend entre MM. Biden et Netanyahu, a souligné mardi le président américain.
Dans une interview au magazine américain Time, l'élu démocrate a dit:
Mon grand désaccord avec Netanyahu, c'est ce qui se passe après la fin (du conflit à) Gaza.
"À quelle situation reviendra (le territoire palestinien)? Est-ce que les forces israéliennes y retournent?",
a-t-il poursuivi.
"Si c'est le cas, ça ne peut pas marcher".
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