Les marchés financiers ont déjà anticipé ce début de normalisation de sa politique monétaire ultra-accommodante, surtout depuis les résultats préliminaires vendredi dernier des négociations salariales annuelles au Japon, qui ont abouti à une hausse record des salaires dans le pays depuis 1991.
Un relèvement des taux serait une première depuis 17 ans pour l'institution.
L'inflation s'est également réveillée au Japon depuis 2022 et la flambée des prix de l'énergie dans le sillage du début de l'invasion russe de l'Ukraine.
Mais avant d'agir, la BoJ voulait attendre de voir poindre une dynamique positive entre les hausses de prix et celles des salaires, une condition essentielle pour espérer atteindre son objectif d'une inflation stable de 2%.
Depuis 2016, la BoJ applique un taux négatif de 0,1% sur certains dépôts des banques auprès d'elle, afin de les inciter à prêter davantage aux agents économiques, comme les entreprises et les ménages.
Selon le quotidien économique japonais Nikkei, la BoJ devrait aussi renoncer mardi à son contrôle de la courbe des rendements obligataires japonaises, également instauré en 2016 et consistant à maintenir leurs rendements à dix ans autour de 0%.
Cet outil controversé car source d'importantes distorsions du marché obligataire nippon est devenu de plus en plus obsolète. La BoJ l'a d'ailleurs rendu progressivement plus flexible depuis fin 2022.
Les responsables de la BoJ ont déjà fait savoir à de multiples reprises ces derniers mois que le processus de normalisation devrait être extrêmement progressif, pour ne pas provoquer de choc sur les marchés financiers et risquer de tuer dans l'œuf le cercle vertueux espéré au Japon entre les salaires, l'inflation et la croissance économique.