Japon: l'homme condamné à mort pour l'incendie meurtrier d'un studio d'animation fait appel

12:0626/01/2024, Cuma
AFP
Le juge président Keisuke Masuda (en haut, C) du tribunal de district de Kyoto et d'autres assistent à l'audience de condamnation de l'accusé Shinji Aoba à Kyoto le 25 janvier 2024.
Crédit Photo : STR / JIJI Press / AFP
Le juge président Keisuke Masuda (en haut, C) du tribunal de district de Kyoto et d'autres assistent à l'audience de condamnation de l'accusé Shinji Aoba à Kyoto le 25 janvier 2024.

L'homme condamné jeudi à la peine capitale au Japon pour l'incendie d'un studio d'animation qui avait fait 36 morts en 2019 a fait appel de ce verdict, a déclaré vendredi un porte-parole du tribunal de Kyoto (ouest du pays).

Cette cour avait condamné jeudi Shinji Aoba, 45 ans, à la peine de mort pour avoir incendié à des fins de vengeance le studio Kyoto Animation, l'un des crimes les plus meurtriers dans l'archipel depuis des décennies.

Ses avocats ont fait appel de ce verdict, a déclaré à l'AFP un porte-parole du tribunal de Kyoto.


Le président du tribunal avait qualifié jeudi de
"vraiment cruel et inhumain"
ce crime, qui avait provoqué une immense vague d'émotion et d'indignation au Japon comme à l'étranger.

D'après plusieurs témoignages, M. Aoba avait fait irruption dans le bâtiment et répandu de l'essence avant d'y mettre le feu en criant:


Vous allez mourir.

La plupart des victimes étaient de jeunes employés de Kyoto Animation -surnommé
"KyoAni"
- dont une femme de 21 ans. Plus de 30 autres personnes avaient été blessées dans le sinistre.

"Je pense que je dois payer pour mon crime avec (cette peine)"
, avait déclaré l'auteur de l'incendie durant une audience en décembre, lorsqu'il avait été interrogé sur le souhait des familles des victimes de le voir condamné à mort.

Shinji Aoba voulait se venger de KyoAni parce qu'il était persuadé que l'entreprise lui avait volé une idée de scénario, une allégation fermement rejetée par le studio et que les procureurs avaient qualifié de
"délirante"
.

Ses avocats avaient plaidé non-coupable en arguant qu'il n'avait pas eu
"la capacité de faire la distinction entre le bien et le mal"
en raison de troubles psychiatriques.

Mais les juges ont estimé jeudi que M. Aoba n'était pas atteint de démence et ne souffrait pas non plus d'une diminution de ses capacités mentales au moment du crime.

Le Japon fait partie des démocraties continuant à appliquer la peine de mort, comme les États-Unis ou l'Inde. Les exécutions s'y font par pendaison.


L'opinion publique nippone reste majoritairement favorable à la peine capitale, malgré les critiques à l'étranger.

La dernière exécution dans le pays, où 107 condamnés se trouvaient dans le couloir de la mort le mois dernier, remonte à 2022.


À lire également:



#Japon
#crime
#incendie
#justice
#procès
#animation
#Asie