Israël transforme ses prisons en "enfer" par la torture

La rédaction
11:567/10/2024, lundi
Yeni Şafak
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La prison de Gilboa située dans le nord d'Israël, à 6 km de la Palestine occupée.
Crédit Photo : Ahmad GHARABLI / AFP / Archive
La prison de Gilboa située dans le nord d'Israël, à 6 km de la Palestine occupée.

L'armée israélienne a mis en œuvre une politique de harcèlement, de torture et de négligence médicale à l'encontre des Palestiniens détenus, selon un rapport de l'organisation locale B'Tselem.

Depuis l'invasion terrestre d'Israël à Gaza, le 27 octobre 2023, des femmes, des enfants, des médecins, des travailleurs de la santé et des membres des services de secours ont été parmi ceux arrêtés.


Le rapport révèle que
"les témoignages des prisonniers exposent les conséquences d'un processus précipité qui a transformé plus d'une douzaine de prisons israéliennes, militaires et civiles, en un réseau de camps dédiés à l'abus des détenus".

Avant le 7 octobre de l'année dernière, lorsque l'Israël a lancé son offensive sur la Bande de Gaza suite à une attaque du groupe palestinien Hamas, il y avait 5 192 Palestiniens emprisonnés.
Depuis juillet, ce chiffre a presque doublé, atteignant 9 623. Bien qu'il n'y ait pas de données officielles sur le nombre de Palestiniens détenus dans la Bande de Gaza, des médias israéliens rapportent qu'au moins 4 500 Palestiniens ont été arrêtés.

Le centre de détention de Sde Teiman, situé dans le désert du Néguev, est connu pour des crimes inhumains, notamment des abus sexuels et de la torture infligés à des Palestiniens détenus par l'armée israélienne.


Un rapport de l'Association pour les droits civils en Israël (ACRI) a révélé des violations physiques et psychologiques contre des Palestiniens à Sde Teiman, surnommé le "Guantanamo" d'Israël. Dix soldats israéliens ont été arrêtés pour avoir violé un prisonnier palestinien, suscitant des critiques sévères au niveau régional et international.

Des Israéliens d'extrême droite, opposés à la détention des soldats, ont envahi Sde Teiman et le tribunal militaire israélien à Beit Lid. Parmi eux se trouvaient le ministre d'extrême droite Amichai Eliyahu et le député Nissim Vaturi du parti Likud.


Les soldats israéliens ont été mis sous enquête et placés sous arrestation domiciliaire sans inculpation depuis le 13 août, une décision critiquée par des organisations de droits de l'homme qui estiment qu'elle permet aux soldats d'échapper à des sanctions.


Des militants israéliens des droits de l'homme demandent également une enquête sur ce qu'ils appellent la
"torture suspectée"
des Palestiniens, avertissant que cela pourrait nuire au gouvernement, atteignant même la Cour pénale Internationale (CPI). Le procureur de la CPI, Karim Khan, a annoncé qu'il avait demandé un
"mandat d'arrêt"
contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant.

Le 29 juillet, le journal Haaretz a rapporté que l'armée israélienne enquêtait sur la mort de 48 Palestiniens dans les prisons israéliennes, dont la plupart étaient détenus à Gaza, et 36 d'entre eux ont perdu la vie à Sde Teiman.

Le 18 septembre, la Cour suprême d'Israël a rejeté une demande de fermeture de Sde Teiman, malgré des preuves de violations des droits. Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a même appelé à l'exécution des Palestiniens détenus, déclarant qu'ils devraient être "
tués d'une balle dans la tête"
au lieu de recevoir de la nourriture et de l'eau.
Le 12 septembre, il a demandé des fonds supplémentaires pour construire 5 000 nouveaux centres de détention, visant à doubler le nombre de Palestiniens emprisonnés dans le cadre de la guerre à Gaza.

Selon le quotidien Yedioth Ahronoth, la crise des prisons est l'un des problèmes de sécurité les plus sensibles depuis le début du conflit. Le Haaretz a également signalé que la prison de Megiddo, dans le nord d'Israël, est un autre endroit où des crimes horribles sont régulièrement commis contre des Palestiniens, avec des actes de torture systématiques.
Des documents divulgués de Megiddo montrent de nombreux cas d'abus et de torture, incluant l'utilisation de chiens pour humilier les détenus.

Israël a continué son offensive brutale contre Gaza après une attaque du groupe Hamas le 7 octobre de l'année dernière, malgré une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU appelant à un cessez-le-feu immédiat. Plus de 41 800 personnes ont été tuées depuis, principalement des femmes et des enfants, et plus de 96 800 ont été blessées, selon les autorités sanitaires locales.


L'offensive israélienne a déplacé presque toute la population de Gaza, exacerbant une crise humanitaire déjà sévère avec des pénuries de nourriture, d'eau potable et de médicaments. Israël fait face à une affaire de génocide à la Cour pénale Internationale (CPI) pour ses actions à Gaza.


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