HRW: "La Tunisie n'est pas un lieu sûr pour les migrants et réfugiés africains noirs"

16:4320/07/2023, jeudi
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Crédit Photo: Mahmud Turkia / AFP
Crédit Photo: Mahmud Turkia / AFP

"La police, l’armée et la garde nationale tunisiennes, y compris les garde-côtes, ont commis de graves abus à l’encontre de migrants, de réfugiés et de demandeurs d’asile africains noirs", a affirmé l’ONG Human Rights Watch dans un rapport publié mercredi sur son site.

"Pour les Africains noirs, la Tunisie n’est ni un lieu sûr pour le débarquement de ressortissants de pays tiers interceptés ou sauvés en mer, ni un 'pays tiers sûr' pour les transferts de demandeurs d’asile"
, souligne l’ONG.

Des affirmations basées sur une série d'entretiens menés avec des migrants et de représentants de la société civile locale, précise HRW.


Elle indique avoir mené, depuis mars, des entretiens téléphoniques et en personne avec 24 personnes - 22 hommes, ainsi qu’une femme et une jeune fille - qui vivaient en Tunisie, dont 19 migrant·e·s, quatre demandeur·euse·s d’asile et un réfugié, originaires du Sénégal, du Mali, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, de la Sierra Leone, du Cameroun et du Soudan.


Dix-neuf personnes étaient entrées en Tunisie entre 2017 et 2022 : douze de manière irrégulière et sept de manière régulière.


Human Rights Watch a également mené des entretiens avec quatre représentants de groupes de la société civile en Tunisie - le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), Avocats sans frontières (ASF), EuroMed Rights et Alarm Phone, un réseau de lignes téléphoniques d’urgence -, ainsi qu’un volontaire qui a aidé des réfugiés à Tunis ; Elizia Volkmann, journaliste basée à Tunis ; et Monica Marks, professeure d’université et spécialiste de la Tunisie.

Tous les sept avaient interrogé ou aidé des dizaines de migrants, de demandeurs d’asile et de réfugiés en Tunisie, et étaient informés des cas d’abus commis par la police ou les garde-côtes ou les avaient documentés, précise le rapport.


Parmi les abus documentés figurent des passages à tabac, le recours à une force excessive, certains cas de torture, des arrestations et détentions arbitraires, des expulsions collectives, des actions dangereuses en mer, des évictions forcées, ainsi que des vols d’argent et d’effets personnels, souligne HRW.


Les autorités tunisiennes n'ont pas encore réagi à ces accusations.

Dans une déclaration du 8 juillet, le président Kais Saied avait qualifié les accusations d’abus commis par les forces de sécurité à l’encontre des migrants de
"mensonges"
et de
"fausses informations"
, précise l'ONG ajoutant que le week-end du 8 juillet, les équipes du Croissant-Rouge tunisien ont fourni de la nourriture, de l’eau et une aide médicale à quelques migrants qui se trouvaient aux frontières de l’Algérie et de la Libye, ou à proximité.

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