ÉDITION:

Fusillade meurtrière au siège du géant russe du e-commerce

11:3019/09/2024, Perşembe
AFP
Un policier russe bloque l'entrée du siège de Wildberries après une tentative de raid dans le centre de Moscou, le 18 septembre 2024.
Crédit Photo : ALEXANDER NEMENOV / AFP
Un policier russe bloque l'entrée du siège de Wildberries après une tentative de raid dans le centre de Moscou, le 18 septembre 2024.

Une fusillade au siège moscovite du géant russe du e-commerce Wildberries, près du Kremlin, a fait mercredi deux morts et sept blessés, dont deux policiers, ont indiqué les enquêteurs, sur fond de désaccord profond au sein du couple fondateur, en instance de divorce.

Tatiana Bakaltchouk, la femme la plus riche de Russie, et Vladislav Bakaltchouk se déchirent depuis plusieurs semaines autour de l'avenir de la société, dont elle détient 99% et son mari 1%.


L'histoire est retentissante et rare, d'autant que la fusillade a eu lieu à quelques centaines de mètres du Kremlin, en plein cœur de Moscou, dans un quartier ultra-sécurisé.


Dans un communiqué, le Comité d'enquête russe a indiqué que deux personnes avaient succombé à leurs blessures et que sept autres avaient été blessées, dont deux membres des forces de l'ordre.

Les agences de presse russes ont affirmé que les deux individus tués étaient des agents de sécurité et ont également fait état de dizaines d'arrestations, sans que les autorités ne les confirment pour l'heure.


"Une telle absurdité"


Dans la soirée, Tatiana Bakaltchouk a publié une vidéo sur Telegram, la montrant en pleurs.
"Des gens armés ont fait irruption dans notre bureau, ils ont ouvert le feu"
, dit-elle en se filmant. 

"Des jeunes gens sont morts. Viatcheslav, qu'est-ce que tu fais ? Comment pourras-tu regarder tes parents et tes enfants dans les yeux? Comment as-tu pu amener la situation à une telle absurdité?"
, ajoute-t-elle.

Plus tôt, toujours sur Telegram, elle a affirmé que son mari était arrivé accompagné de deux anciens responsables du groupe et d'individus en armes. 

Le groupe Wildberries a affirmé dans un communiqué à l'AFP que
"les hommes armés qui accompagnaient Vladislav Bakaltchouk ont été les premiers à ouvrir le feu", "blessant"
des policiers et des agents de sécurité.

Vladislav Bakaltchouk, 47 ans, a affirmé quant à lui sur Telegram que la sécurité avait d'abord
"refusé de (les) laisser passer"
, avant qu'
"une fusillade (n')éclate"
, blessant ses collaborateurs. 

"Mes hommes n'étaient pas armés, nous étions protégés par des policiers. Les premiers coups de feu sont venus de l'intérieur du bâtiment"
, a-t-il affirmé.

Guerre ouverte


Une équipe de l'AFP a vu sur place plusieurs voitures de police et des ambulances avec les gyrophares allumés devant le siège de l'entreprise.


"J'ai entendu des tirs"
, dit à l'AFP Nadejda.
"Je suis sortie et j'ai entendu des cris plus forts à l'intérieur et la fusillade continuait"
.

Wildberries, fondé en 2004, est présent dans plusieurs pays d'ex-URSS et revendique plus de 10 millions de commandes quotidiennes. Cette success story a fait de Tatiana Bakaltchouk, 48 ans, la femme la plus riche de Russie avec une fortune estimée par Forbes à 7,9 milliards de dollars. 

Fait rare parmi les richissimes russes, Tatiana Bakaltchouk n'appartient pas au cercle d'oligarques historiques qui ont pris le contrôle des grands groupes étatiques dans les années 1990.


Les Bakaltchouk, qui ont eu sept enfants, sont en guerre ouverte depuis que Wildberries a annoncé en juin un projet de fusion avec le groupe de publicité Russ, qui pèse beaucoup moins dans l'économie nationale. 


Le Kremlin, qui y voit la possibilité de créer un géant russe à même de concurrencer à terme Alibaba et Amazon, soutient cette union, poussée par Tatiana Bakaltchouk, tandis que son mari s'y oppose fermement.


Vladislav Bakaltchouk s'en est plaint ouvertement en juillet au dirigeant Ramzan Kadyrov en Tchétchénie, où sa femme est née.


Le chef tchétchène, connu pour ses méthodes brutales et ses intérêts économiques multiples, a pris fait et cause pour l'époux, qualifiant la fusion de
"fraude à grande échelle"
qui finit
"entre de mauvaises mains". 

Le dirigeant a assuré dans une vidéo publiée en ligne qu'il allait
"ramener (Mme Bakaltchouk) dans la famille".

Cette dernière a officiellement demandé le divorce fin juillet. Selon la presse russe, son mari réclame le contrôle de 50% des actions de Wildberries.


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