Les onze ONG, situées dans cinq pays ouest- africains (Togo, Guinée, Ghana, Cameroun et Côte d'Ivoire) ainsi qu'en France, réclament "la restitution de fonds issus d'activités illicites commises par Bolloré SE, Vincent Bolloré et Cyrille Bolloré" et dénoncent les conditions dans lesquelles le groupe de l'industriel breton a obtenu des concessions portuaires dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, rapporte franceinfo.
Selon BFMTV qui cite l'avocat des plaignants, Me Antoine Vey, la plainte pointe "les relations privilégiées entre le groupe Bolloré et plusieurs responsables politiques africains lui ayant permis d'obtenir des concessions portuaires majeures au Togo, en Guinée, au Cameroun, au Ghana et en Côte d'Ivoire sans appel d'offres, souvent en échanges de soutiens financiers et politiques".
"Le succès du groupe Bolloré a été largement attribué à des stratégies d'influence délibérées et à l'établissement de liens étroits et assumés avec les élites politiques et économiques locales", dénonce le collectif dans la plainte.
Et de poursuivre :
De fait, Vincent Bolloré a entretenu des relations étroites avec de nombreux responsables politiques africains et des proches des cercles de pouvoir.
D'après franceinfo, les ONG dénoncent également un possible blanchiment des 5,7 milliards d'euros obtenus par le groupe du milliardaire breton lors de la vente de sa filiale Bolloré Africa Logistics en 2022 à l'armateur italo-suisse MSC.
"C'est une plainte préparée depuis plusieurs mois, inédite parce qu'il y a un caractère panafricain et qu'on veut s'attaquer aux corrupteurs et redistribuer à ceux qui s'estiment floués", explique le président du collectif Restitution Afrique, Jean-Jacques Lumumba, au micro de BFMTV.
RAF exige, en effet, que les fonds saisis soient réaffectés aux populations touchées. Un mécanisme autorisé par une loi française votée en 2021 qui impose que les actifs confisqués dans des affaires de corruption internationale financent des projets de développement bénéficiant aux communautés touchées.
En 2021, le groupe Bolloré avait bénéficié d'une convention judiciaire d'intérêt public (CJIP) payant 12 millions d'euros pour solder plus de dix ans de poursuites pour corruption au Togo. En 2024, le PNF avait requis que Vincent Bolloré, soit renvoyé en procès pour corruption. Un juge d'instruction doit rendre sa décision quant à un éventuel procès.
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