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La stratégie de dédiabolisation de l'extrême droite française, donnée favorite du premier tour des élections législatives dimanche, est mise à mal par le dérapage d'un de ses députés, qui a attaqué une ancienne ministre de gauche sur sa double nationalité franco-marocaine.
Le Rassemblement national (RN) doit d'ores et déjà faire face aux controverses à répétition quant au passif sulfureux de certains de ses candidats sur les réseaux sociaux, des propos
"racistes, antisémites et homophobes"
dénoncés par le Premier ministre Gabriel Attal.
Cette fois, c'est un député sortant - que des membres du RN présentaient comme un potentiel ministre de l'Education nationale - qui plonge son camp dans la tourmente.
Sur BFMTV, une chaîne d'information, Roger Chudeau s'en est pris jeudi à l'ancienne ministre socialiste de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem.
La nomination de cette
fut une
et
"pas une bonne chose pour la République"
, a-t-il lancé.
Plus généralement, ce candidat à sa réélection aux législatives, dont le second tour aura lieu le 7 juillet, pense
"que les postes ministériels doivent être détenus par des Franco-Français",
pour éviter un
"problème de double loyauté".
"Il s'agit là d'un insupportable procès en déloyauté qui est fait, à travers moi, à des millions de Français",
a réagi vendredi soir Najat Vallaud-Belkacem sur France Info, une radio d'information.
Vendredi matin, M. Chudeau a annulé une interview sur Sud Radio, d'après cette station, et les cadres de son parti ont pris leurs distances avec ses propos, jusqu'à Marine Le Pen elle-même.
Roger Chudeau a un avis
"totalement contraire en réalité au projet du Rassemblement national",
a affirmé sur la chaîne de télévision CNews celle qui fut à trois reprises candidate à la présidentielle.
lui
"retirer l'investiture à deux jours"
du premier tour mais
"je pense que le président du parti ne laissera pas les choses en l'état",
a-t-elle assuré, tandis que le RN est déjà confronté à une polémique sur sa proposition d'exclure les binationaux des postes
au sein de l'Etat, comme dans les secteurs du nucléaire, de la défense et du renseignement.
La suppression générale de la double nationalité figurait dans le programme de Marine Le Pen en 2017, avant qu'elle ne la retire à l'approche de la présidentielle suivante, celle de 2022.
"Je me suis rendu compte que les binationaux ressentaient"
cela
"comme une forme de suspicion"
et
"je trouvais ça profondément injuste",
a-t-elle lancé vendredi.
Najat Vallaud-Belkacem a pour sa part
M. Chudeau de
"ce bel aperçu de ce que donnerait le RN au pouvoir: incompétence, racisme et mensonge".
Le parti montre son
celui d'
a réagi de son côté la présidente de la chambre basse du Parlement français Yaël Braun-Pivet.
"On doit s'indigner de ces choses-là",
a renchéri le chef de l'Etat, Emmanuel Macron.
"Le président de la République et d'autres (...) "utilisent ça"
de façon
a répondu le député RN Jean-Philippe Tanguy sur BFMTV, tout en regrettant les propos
de Roger Chudeau.
Plus largement, le camp présidentiel a recensé dans une
interactive les propos controversés de plus de cent candidats RN aux législatives.
Parmi eux, Françoise Billaud avait relayé sur Facebook une image suggérant de soutenir
"l'hétérosexualité pendant qu'elle est encore légale"
et René Lioret a fustigé les
sur les réseaux sociaux.
Quant à Agnès Pageard, elle a relayé un message dénonçant
"le degré de connivence au sommet de l'Etat"
entre plusieurs personnalités juives.
Et vendredi midi, Maïtey Pouget, candidate RN en Corrèze (centre) face à l'ancien président socialiste François Hollande, a estimé sur la chaîne de télévision LCI que la France commençait
par l'immigration mais pas
car
Les sondages créditent le RN de 35% à 37% des intentions de vote au premier tour.
Le thème de la "double allégeance" des binationaux a régulièrement été mis en avant par l'extrême droite en France, en particulier par Jean-Marie Le Pen (le fondateur du Front national devenu ensuite le RN) qui en 1989 avait interrogé le secrétaire d'Etat Lionel Stoléru, de confession juive, sur une supposée "double nationalité" qu'il n'avait pas.
Il faut remonter aux années 1930 pour retrouver la mise en place en France de restrictions pour les personnes naturalisées.
Après la Deuxième Guerre mondiale, ces lois ont pour la plupart disparu.
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