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France: ''95% des étudiants sans stage ont des noms africains ou maghrébins'', un magistrat leur vient en aide

Le magistrat Youssef Badr a fondé l'association ‘'La Courte Échelle'' pour venir en aide aux étudiants à la recherche de stages pour valider leur cursus.

19:08 - 10/01/2024 mercredi
MAJ: 19:18 - 10/01/2024 mercredi
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Le magistrat et fondateur de l'association "La Courte Échelle'', Youssef Badr.
Crédit Photo : @le_Parisien / X
Le magistrat et fondateur de l'association "La Courte Échelle'', Youssef Badr.
Dans un entretien paru mardi dans les colonnes d'un quotidien français, ce Français d'origine marocaine, qui occupe désormais le poste de président d'une chambre correctionnelle au tribunal de Bobigny, assure que depuis la création de son association il y a deux ans
"ce sont toujours les mêmes étudiants qui (le) contactent. C'est à dire des jeunes gens issus de milieux très modestes, issus de la banlieue et avec des noms avec une consonance étrangère''.


"Dans la très grande majorité des cas, ils ne reçoivent jamais de réponses à leurs demandes de stage ou d'alternance. Ils nous écrivent en désespoir de cause. Et dans 95% des cas, ils portent des noms d'origine africaine ou bien maghrébine''
, grince le magistrat qui a mis en place un système de mentorat pour essayer de remédier à ce fléau.

Forte d'un réseau de
"plus de 500 parrains de la filière juridique''
l'association "La Courte Échelle" a également
"signé des conventions avec les cours d'appel de Paris et Versailles, et avec la RATP''.

Mais malgré les excellents résultats obtenus par sa structure qui accompagne ses jeunes et leur évite parfois un décrochage universitaire, Youssef Badr pointe les discriminations qui sont récurrentes et les conséquences qu'elles peuvent engendrer.
"Que fait-on pour que ce problème n'existe plus?",
dit-il avant d'ajouter:

Je ne comprendrai jamais pourquoi à CV équivalent celui qui a un nom d'origine maghrébine est discriminé par rapport à celui qui a un nom d'origine française.

"Il faut juste se mettre à la place de la personne qui a été refusée, non pas pour ses compétences mais pour ce qu'elle est. C'est désastreux, en termes de vivre ensemble et de société qu'on veut construire''
alerte le magistrat qui a notamment été porte-parole du ministère de la Justice.

Sur son site internet, "La Courte Échelle" plaide pour
‘'créer des passerelles entre les professionnels du droit, avec des parcours divers, et les étudiant.e.s''.

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