Espagne: 80.000 manifestants dans les rues de Valence pour dénoncer la gestion des inondations

11:5130/12/2024, lundi
AFP
Des manifestants lors d'une marche à Valence, le 29 décembre 2024, pour demander la démission du président de la région de Valence, Carlos Mazon.
Crédit Photo : JOSE JORDAN / AFP
Des manifestants lors d'une marche à Valence, le 29 décembre 2024, pour demander la démission du président de la région de Valence, Carlos Mazon.

La colère reste vive dans les rues de Valence où quelque 80.000 personnes se sont rassemblées dimanche pour dénoncer la gestion par les autorités espagnoles des inondations meurtrières qui ont touché le sud-est du pays il y a deux mois.

La manifestation a réuni près de
"80.000 personnes"
, selon la Délégation du gouvernement espagnol (préfecture) à Valence.

Munis de pancartes
"Mazón, démission"
, en référence au président conservateur (Parti populaire) de la région de Valence, Carlos Mazón, les manifestants ont défilé en fin d'après-midi dans les rxues du centre de Valence.

Et la colère ne retombe pas, deux mois jour pour jour après les inondations tragiques du 29 octobre qui ont fait 231 morts, selon le dernier bilan des autorités, dont 223 dans la seule région de Valence. Quatre personnes sont par ailleurs toujours portées disparues.

Aux cris de
"assassin", "criminel"
, des milliers de personnes ont encore répondu à l'appel de plusieurs organisations locales et syndicales pour réclamer la démission de Mazón.

"Après tout ce qui s'est passé avec les inondations, aucun homme politique n'a démissionné, il n'y a eu aucune conséquence, et ils ne font rien"
, a regretté Enrique Soriano, responsable événementiel.

Pour Amparo Mateos, qui vit à Picaña, localité touchée par les inondations, Carlos
"Mazón n'a pas fait son travail. Et ceux qui ne font pas leur travail doivent s'en aller. Surtout s'il s'agit d'un fonctionnaire"
, a estimé la femme au foyer.

En tête de cortège, des dizaines de tracteurs qui ont aidé les sinistrés à déblayer la boue et les carcasses de voitures qui encombraient les routes.

Plaintes rejetées


Il s'agit de la troisième manifestation à Valence après celles du 9 et 30 novembre, qui ont rassemblé respectivement 130.000 et 100.000 personnes, d'après les chiffres de la préfecture de Valence.


Les sinistrés reprochent à l'exécutif régional de ne pas avoir prévenu les habitants suffisamment à l'avance du danger des pluies torrentielles malgré une alerte donnée très tôt le matin par l'agence météorologique nationale. Ils reprochent aussi aux autorités d'avoir tardé à déployer les secours.

En Espagne, pays très décentralisé, la gestion des catastrophes est une compétence des régions, mais le pouvoir central peut fournir des moyens, et même assumer l'urgence dans les cas extrêmes.


Depuis des semaines, le président de la région Carlos Mazón et le chef du gouvernement socialiste Pedro Sánchez s'accusent mutuellement des ratés dans la gestion de cette catastrophe historique.


Lundi, le Tribunal supérieur de justice de la communauté valencienne a rejeté des plaintes contre Mazón pour sa gestion de la tragédie, se déclarant incompétente, tout en précisant que les requérants pouvaient solliciter l'ouverture d'une enquête préliminaire devant un juge d'instruction.


Les inondations ont provoqué des dégâts importants dans près de 80 villes et de nombreux habitants peinent toujours à retrouver un cours normal à leur vie.

A Paiporta, commune considérée comme l'épicentre de la tragédie, seuls 20% des commerces ont rouvert, selon la chambre de commerce de région de Valence.


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