Touristes assassinés, maire abattu par balles, mutinerie dans une prison: une nouvelle vague de violences a déferlé en Equateur, naguère havre de paix en Amérique latine, avec plusieurs tueries survenues en l'espace de quelques jours.
L'Equateur, autrefois l'un des pays les plus pacifiques de la région, est aujourd'hui sous le joug de bandes criminelles qui se disputent les routes du trafic de drogue.
Ce cycle de violence a conduit à une augmentation du taux d'homicides, qui est passé de 6 pour 100.000 habitants en 2018 à un record de 43 en 2023.
Touristes tués par erreur
Avant la fusillade à Guayaquil, le pays venait d'être secoué par la mort de cinq touristes, enlevés, interrogés et tués sur une plage par des trafiquants de drogue qui les avaient apparemment pris pour des membres d'un gang rival.
Deux personnes ont été placées en détention dans cette affaire.
Lors de l'arrestation des suspects, des fusils automatiques, des pistolets, des explosifs et des munitions ont été saisis.
C'est un signe que le narcoterrorisme et ses alliés cherchent des espaces pour nous terroriser, mais ils n'y parviendront pas.
En janvier dernier, M. Noboa avait déclaré la nation en état de guerre à la suite d'une flambée de violence des gangs criminels qui a causé une vingtaine de morts, avec des attaques contre la presse, des explosions et plus de 200 enlèvements dans les prisons et dans les rues.
Un maire abattu par balles
Malgré l'état d'urgence en vigueur depuis le début de l'année, la violence en Equateur ne faiblit pas.
Vendredi, quatre personnes, dont un soldat, ont été tuées dans la ville de Manta, située sur la façade Pacifique, dans la province de Manabi.
Le week-end dernier, le maire de San Vicente, dans la même province, a été abattu par balles, un nouveau cas de violence politique. Sa mort survient après l'assassinat du candidat à la dernière élection présidentielle Fernando Villavicencio et du maire de Manta, Agustin Intriago, en 2023.
Parmi les questions posées figurent la possibilité pour les militaires de soutenir les policiers sans recourir à l'état d'urgence, l'extradition d'Equatoriens liés au crime organisé et l'alourdissement des peines pour les narco-trafiquants.
Les gangs liés aux cartels colombiens et mexicains opèrent désormais depuis les prisons équatoriennes. Depuis 2021, les affrontements incessants entre ces groupes criminels ont fait plus de 460 morts parmi les détenus.
Situé entre la Colombie et le Pérou, les plus grands producteurs de cocaïne au monde, l'Equateur est devenu il y a quelques années une plaque tournante logistique pour l'acheminement de la drogue vers les Etats-Unis et l'Europe.