Le président de l'Équateur, Daniel Noboa, a ordonné l'extradition de tous les prisonniers étrangers incarcérés dans le pays, en proie à une crise carcérale aiguë sur fond d'emprise croissante des narco-trafiquants.
Mardi, s'exprimant auprès d'un média national, le président a affirmé que ces détenus remis à leur pays d'origine seraient:
Interdits d'entrer en Équateur pour toujours.
Les gangs liés au narco-trafic et impliquant notamment des Colombiens et des Mexicains se livrent une guerre sans merci jusque dans les prisons, où depuis le début de l'année au moins 20 personnes ont été tuées et où quelque 200 policiers et gardiens ont été pris en otages.
Mi-janvier, M. Noboa avait annoncé l'extradition de quelque 1.500 prisonniers colombiens, une mesure rejetée par Bogota qui avait prévenu que les personnes rapatriées unilatéralement seraient remises en liberté dès qu'elles auraient franchi la frontière.
Selon le gouvernement colombien, le processus pourrait durer jusqu'à six mois et les prisonniers concernés doivent avoir purgé 50% de leur peine. En 2023, 10 prisonniers ont été rapatriés de l'Équateur vers la Colombie.
Le jeune président, qui a pris ses fonctions en novembre pour un court mandat allant jusqu'en 2025, a déclaré la guerre à une vingtaine de gangs liés aux cartels colombiens et mexicains à la suite de l'évasion d'un baron de la drogue.
Face à la violence de ces groupes, M. Noboa a déployé l'armée dans les rues et les prisons, ce qui a permis de procéder à près de 4.500 arrestations et de saisir 40 tonnes de drogue depuis le début du mois de janvier. La riposte sanglante des gangs a fait une vingtaine de morts.