Emeutes meurtrières en Ouzbékistan: ouverture d'un nouveau procès collectif

11:236/02/2023, Pazartesi
MAJ: 6/02/2023, Pazartesi
AFP
Crédit photo: VYACHESLAV OSELEDKO / AFP
Crédit photo: VYACHESLAV OSELEDKO / AFP

Le procès en Ouzbékistan d'une quarantaine de personnes poursuivies pour leur implication présumée dans des manifestations réprimées dans le sang l'été dernier s'est ouvert lundi.

Selon la Cour suprême, cinq chefs d'accusation sont formulés à l'encontre des 39 prévenus qui comparaissent devant le tribunal de Boukhara (sud-ouest), dont "
émeutes
", "
pillage
" ou, le plus lourd, "
agression avec armes détenues illégalement"
passible jusqu'à vingt ans de prison.

Les 1er et 2 juillet 2022, des manifestations avaient éclaté dans la région du Karakalpakstan pour dénoncer un projet de révision de la Constitution qui prévoyait de réduire l'autonomie de ce territoire désertique, parmi les plus pauvres d'Ouzbékistan.


La répression des protestations avait officiellement causé la mort de 21 personnes, Internet avait été coupé et l'état d'urgence instauré. L'amendement constitutionnel sur le Karakalpakstan a depuis été abandonné.


Mais la liste des victimes n'est toujours pas disponible et les circonstances des décès n'ont pas été révélées.


Mi-décembre, le parquet a indiqué que 171 personnes étaient poursuivies dans cette affaire et qu'une enquête préliminaire pour usage excessif de la force avait été ouverte.


Mardi dernier, 16 accusés ont été condamnés à des peines de trois à 16 ans de prison ferme pour leur participation à ces troubles. 


Un condamné à six ans de prison, cadre au ministère de l'Intérieur du Karakalpakstan au moment des heurts et fils d'un ex-dirigeant local, est décédé samedi en détention d'une crise cardiaque, à l'âge de 45 ans, a indiqué le parquet.


Arrivé au pouvoir en 2016 à la mort de son prédécesseur, l'impitoyable Islam Karimov, l'actuel président ouzbek, Chavkat Mirzioïev, a mené d'importantes réformes économiques et sociales. Malgré des progrès, l'Ouzbékistan est toujours accusé par des ONG de ne pas respecter les libertés fondamentales.


L'ONG Human Rights Watch avait dénoncé un
"usage injustifié de la force létale"
par les autorités après vérification de plusieurs dizaines de vidéos des manifestations.

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