Une semaine après l'attaque au couteau qui a coûté la vie à trois fillettes dans le nord-ouest de l'Angleterre, sur fond de spéculations sur l'origine du suspect, le pays est confronté à ses pires émeutes depuis 13 ans.
Sans commune mesure avec la violence des incidents du week-end, la soirée de lundi a toutefois été émaillée d'incidents.
À Plymouth (sud-ouest), d'où la chaîne Sky News a diffusé dans la soirée les images en direct d'un face-à-face tendu entre extrême droite et contre-manifestants, séparés par des policiers de part et d'autre d'une route, ponctués de jets de projectiles.
Dans un contraste saisissant avec les images de violences des derniers jours, un hommage aux trois fillettes tuées il y a une semaine s'est tenu lundi en début de soirée à Southport en présence d'une foule d'enfants, soufflant des bulles au son d'une musique douce.
Les émeutes ont éclaté à Southport au lendemain de l'attaque au couteau dans cette ville balnéaire, après des rumeurs non étayées et en partie depuis démenties sur la religion et l'origine du suspect de 17 ans, Axel Rudakubana, inculpé pour meurtres et tentatives de meurtres. Officiellement, on sait seulement qu'il est né au Pays de Galles, les médias affirmant que ses parents sont originaires du Rwanda.
Après plusieurs jours d'affrontements notamment à Liverpool (nord-ouest) à Belfast (Irlande du Nord) - où le Parlement local a été rappelé dans la semaine - ou encore Bristol (sud-ouest), ces rassemblements, avec comme mot d'ordre "Enough is enough" (trop c'est trop) en référence à l'arrivée au Royaume-Uni de migrants traversant la Manche sur des canots pneumatiques, ont été marqués par des violences contre deux hôtels hébergeant des demandeurs d'asile.
La police a notamment pointé du doigt la responsabilité de l'English Defence League, un groupuscule d'extrême droite créé il y a 15 ans, qui a formellement cessé d'exister mais dont le réseau reste actif et dont les actions anti-immigration ont souvent été émaillées de débordements.
Certains commentateurs et responsables politiques estiment plus généralement que la montée d'un discours anti-immigration dans la classe politique a encouragé les manifestants.