Burkina Faso: une vague de réquisitions pour le front

13:156/11/2023, Monday
MAJ: 6/11/2023, Monday
APANEWS
Crédit photo: ISSOUF SANOGO / AFP
Crédit photo: ISSOUF SANOGO / AFP

Les organisations syndicales et de défense des droits de l’Homme ont dénoncé des "abus de pouvoir" des autorités de la Transition. Deux leaders de la société civile, notamment du Balai citoyen, Rasmané Zinaba et de Bassirou Badjo, ont été réquisitionnés pour aller au front, a rapporté la coordination nationale de ce mouvement.

Le journaliste Issiaka Lingani a dit avoir reçu les mêmes notes de l’armée. Issaka Lingani, journaliste et chroniqueur dans l’émission
"Presse Echos"
, de la télévision privée BF1 a affirmé:

Je suis heureux de vous informer que j’ai été réquisitionné pour la libération de notre pays à partir de mardi prochain. Donc, vous allez faire au minimum 3 mois avant de me revoir. Que Dieu bénisse le Burkina Faso.

"Pour la première fois, des journalistes figurent parmi les réquisitionnés"
, a regretté le Centre national de presse Norbert Zongo qui s’est insurgé contre l’instrumentalisation de l’insécurité dans le but de
"régenter les libertés et couvrir à moindre frais les élans autocratiques".

Le domicile d’un autre journaliste, Newton Ahmed Barry a été perquisitionné.


Le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) qui s’est indigné, a parlé de
"réquisition massive et ciblée de citoyens"
, au sein des membres du collectif d’organisations syndicales et de la société civile ayant annoncé la tenue d’un meeting le 31 octobre dernier à la bourse du travail de Ouagadougou, ainsi que des journalistes, leaders d’opinion et hommes politiques,
"critiques sur la gestion actuelle des affaires de notre pays"
.

Sur cette liste, figure également le nom du Dr Daouda Diallo, Secrétaire général du Collectif Contre l’impunité et la stigmatisation des Communautés (CISC), qui dénombre et dénonce régulièrement les cas d’enlèvements et disparitions forcées au sein de la communauté peule.


Le CISC a dit prendre à témoin les Burkinabé
"de la volonté manifeste du MPSR2 de faire taire toute voix discordante, d’écraser tout citoyen critique, de toute organisation critique de sa gestion du pouvoir"
.

Par ailleurs, il a lancé un appel à toutes les forces vives du pays
"à s’ériger comme un seul Homme pour faire barrage à toute dérive autocratique inacceptable dans un Etat de droit".

Toutes les organisations qui se sont exprimées sur le sujet ont accusé les autorités de la transition d’instrumentaliser le décret portant mobilisation générale et mise en garde.


Selon le MBDHP,
"il apparaît de plus en plus clairement que le Décret portant mobilisation générale et mise en garde a été spécialement conçu et adopté non pas pour contribuer à la lutte contre le terrorisme dans notre pays, mais pour réprimer toute personne mettant un avis sur la gestion actuelle de notre pays, qui ne rencontrerait pas l’assentiment des puissants du moment".

Le Collectif syndical, Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGT-B) a dénoncé
"des réquisitions arbitraires et appelle ses structures, militants, sympathisants, les démocrates sincères et les progressistes du pays à se mobiliser contre son opérationnalisation".

Pour le MBDHP,
"les réquisitions émises jusqu’ici constituent clairement des abus de pouvoir qui engagent la responsabilité individuelle de leurs auteurs. Tôt ou tard, ces derniers répondront de leurs actes"
.

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