Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, a formé mercredi soir un nouveau gouvernement et a assigné la lutte contre la corruption au chef de cette nouvelle équipe, dans un contexte de crise marqué par la dissolution de l'Assemblée et des affrontements que M. Embalo a qualifiés de "tentative de coup d'État".
Ces nouveaux ministres et secrétaires d'État doivent être investis jeudi, selon un programme officiel.
Il remplace Geraldo João Martins, qui a été évincé mercredi, huit jours après avoir été reconduit à la tête du gouvernement.
M. Martins avait été reconduit à la tête du gouvernement le 12 décembre malgré la dissolution de l'Assemblée nationale par le président Embalo en raison d'affrontements qui ont opposé le 1er décembre la Garde nationale et l'armée, faisant au moins deux morts dans la capitale Bissau.
La dissolution du Parlement appelle la tenue d'élections législatives à une date indéterminée.
Les heurts du 1er décembre ont commencé lorsque des éléments de la Garde nationale ont fait irruption dans les locaux de la police judiciaire pour en extraire le ministre de l’Économie et des Finances et le secrétaire d'État au Trésor public qui y étaient interrogés à propos d'un retrait de dix millions de dollars des caisses de l'État.
Ces affrontements sont considérés comme une nouvelle illustration des fractures politiques profondes au cœur de l'État, qui traversent aussi les forces de sécurité.
La Guinée-Bissau a connu depuis son indépendance du Portugal en 1974 une kyrielle de coups d'État ou de tentatives de coup d'État.