Birmanie: rares excuses de la junte après la mort d'un célèbre moine dans une attaque

11:3626/06/2024, mercredi
AFP
Sayadaw Bhaddanta MunindabhivamsaIl a été tué par balles le 19 juin alors qu'il se déplaçait en voiture près de Mandalay (centre) en Birmanie.
Crédit Photo : X /
Sayadaw Bhaddanta MunindabhivamsaIl a été tué par balles le 19 juin alors qu'il se déplaçait en voiture près de Mandalay (centre) en Birmanie.

Le chef de la junte au pouvoir en Birmanie a présenté de rares excuses après la mort d'un moine bouddhiste, tué par les forces de sécurité dans un incident que les militaires ont d'abord imputé à leurs opposants.

Sayadaw Bhaddanta Munindabhivamsa, un professeur et auteur respecté de 78 ans, était à la tête d'un monastère qui a pris position contre le coup d'État de 2021, lequel a plongé le pays d'Asie du Sud-Est dans le chaos.


Il a été tué par balles le 19 juin alors qu'il se déplaçait en voiture près de Mandalay (centre). Les médias pro-junte ont dans un premier temps accusé les opposants au coup d'État d'être à l'origine de sa mort, mais un moine de haut rang témoin de la scène a déclaré que les responsables étaient les forces de sécurité.


La junte a annoncé une enquête après que cette accusation est devenue virale sur les réseaux sociaux.

"Nous avons le cœur extrêmement brisé par la perte de Sayadaw Bhaddanta Munindabhivamsa"
, a déclaré le chef de la junte, Min Aung Hlaing, dans une lettre qui a été lue au monastère de l'abbé lundi.
"Nous souhaitons présenter nos excuses les plus sincères"
, ajoute Min Aung Hlaing.

La voiture dans laquelle circulait l'abbé ne portait aucune marque religieuse et n'a pas ralenti à un contrôle routier, ce qui a conduit les troupes de la junte à ouvrir le feu, explique-t-il. Une enquête sera menée et la junte prendra
"des mesures basées sur les faits"
.

Les funérailles de l'abbé auront lieu jeudi. L'affaire est embarrassante pour l'armée qui se présente comme l'institution qui protège l'identité bouddhiste de la Birmanie. Depuis leur prise de pouvoir, les militaires n'ont eu de cesse d'arrêter et d'emprisonner quiconque soupçonné de
"nuire"
au bouddhisme, lors d'une vaste campagne de répression de la dissidence qui a vu des milliers de personnes emprisonnées ou tuées, selon un groupe de surveillance local.

Le clergé birman est souvent à l'avant-garde des mouvements de protestation. Les grandes manifestations contre la hausse des prix des carburants en 2007 ont été menées par des moines. Ils ont également organisé les secours après le cyclone dévastateur Nargis de 2008, face à l'inaction de la junte de l'époque.


À lire également:




#Birmanie
#bouddhisme
#armée
#coup
#Min Aung Hlaing
#Asie