Après de longues tractations, la Suède rejoint officiellement l'Otan

La rédaction
10:077/03/2024, jeudi
AFP
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Le Premier ministre de Suède, Ulf Kristersson et le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg.
Crédit Photo : JONATHAN NACKSTRAND / AFP
Le Premier ministre de Suède, Ulf Kristersson et le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg.

Après deux siècles de neutralité puis de non-alignement militaire, et deux années de négociations, la Suède devient officiellement jeudi le 32e membre de l'Otan. Une étape majeure pour un pays qui se gardait jusque-là de provoquer Moscou.

Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson est en déplacement à Washington, où le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken doit recevoir officiellement les documents de ratification. Cette dernière avait été obtenue de haute lutte après de longues négociations avec certains membres de l'Alliance.


Et le drapeau bleu et jaune suédois doit être hissé lundi devant le siège bruxellois de l'Otan.

La Russie a promis la semaine dernière de prendre des
"contre-mesures"
en réaction à l'adhésion de Stockholm, qui dépendront
"des conditions et de l'ampleur de l'intégration de la Suède à l'Otan".

L'adhésion de la Suède, après celle de la Finlande l'an dernier, signifie que tous les pays bordant la mer Baltique, à l'exception de la Russie, sont désormais membres de l'Alliance atlantique. 

La Suède et la Finlande, bien que proches militairement des États-Unis de par leur appartenance à l'Union européenne, ont historiquement préféré se tenir à l'écart de l'alliance, formée lors de la Guerre froide face à l'Union soviétique.


Si la Suède contribue aux forces internationales de maintien de la paix, elle n'a plus connu de guerre depuis un conflit avec la Norvège en 1814.


"Trop de sacrifices"


Helsinki et Stockholm avaient annoncé en même temps leur candidature pour rejoindre l'Otan en 2022, en réaction à l'"
opération militaire spéciale"
de la Russie en Ukraine.

La Finlande avait obtenu son accession à l'Alliance en avril dernier, mais le processus d'adhésion de la Suède a été ponctué de tractations avec la Türkiye
qui reproche aux autorités suédoises leur mansuétude envers les organisations terroristes comme le PKK - inscrit sur la liste des organisations terroristes par la Türkiye, les États-Unis et l'Union européenne - et plus récemment l'organisation terroriste Fetullah (FETO), - responsable de la tentative de coup d'État avortée en Türkiye en 2016 - sur leur sol et réclame l'extradition de nombreux d'entre eux.

La Suède a dû composer aussi avec les réticences du Premier ministre hongrois. Viktor Orban avait certes donné de longue date son accord de principe mais, avant de boucler le processus, il souhaitait du
"respect"
de la part de Stockholm, après des années de
"dénigrement"
de sa politique.

Fin février, le Parlement hongrois avait finalement ratifié l'adhésion de la Suède à l'Otan.


Selon un sondage de la radio SR diffusé vendredi, une majorité de Suédois estime que leur pays a fait de
"trop de sacrifices"
pour devenir membre de l'Otan, tout en admettant que la sécurité de la Suède s'est renforcée avec cette adhésion.

L'adhésion de la Suède à l'Otan s'est accompagnée d'un net durcissement du discours de ses dirigeants, le commandant en chef des forces armées suédoises, Micael Byden, déclarant en janvier que ses compatriotes
"devaient se préparer mentalement à la guerre". 

Outre sa candidature à l'Otan, la Suède a signé début décembre un accord autorisant les États-Unis à avoir accès à 17 bases militaires sur son sol.


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