120 millions de déplacés de force en 2023, selon le HCR

12:4213/06/2024, jeudi
MAJ: 13/06/2024, jeudi
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Des personnes déplacées de l'État du Jazira au Soudan arrivent dans des véhicules bondés à l'entrée de la ville orientale de Gedaref le 10 juin 2024, alors que 120 millions de personnes sont déplacées de force dans le monde en 2023.
Crédit Photo : AFP / AFP
Des personnes déplacées de l'État du Jazira au Soudan arrivent dans des véhicules bondés à l'entrée de la ville orientale de Gedaref le 10 juin 2024, alors que 120 millions de personnes sont déplacées de force dans le monde en 2023.

Les chiffres alarmants sur les déplacements forcés en 2023, mis en lumière par le HCR, sur fond de crises persistantes et de nouveaux conflits à l'origine de cette augmentation dramatique.

Le nombre de déplacés de force dans le monde a atteint 120 millions de personnes en 2023, avec une forte augmentation pour la 12ᵉ année consécutive, a déclaré l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), ce jeudi.


Soulignant que ce nouveau chiffre représente
"des niveaux historiques"
, le HCR a précisé dans un rapport qu'il reflète à la fois des conflits nouveaux et en mutation ainsi que
"l'incapacité à résoudre des crises persistantes".

"Ce nombre équivaut à la population du Japon, le 12ᵉ pays le plus peuplé au monde"
, a ajouté l'agence.

Afrique: Soudan et Congo


L'agence a identifié
"le conflit dévastateur en cours au Soudan"
comme l'un des principaux facteurs de cette hausse, avec "
10,8 millions de Soudanais toujours déracinés à la fin de 2023".

Par ailleurs, le rapport souligne que
"des millions de personnes ont été déplacées à l'intérieur des frontières de la République démocratique du Congo et du Myanmar l'année dernière en raison de violents combats".

Proche-Orient: Syrie et Palestine


En citant les estimations de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), le HCR a indiqué qu'
"environ 1,7 million de personnes, soit 75 % de la population, ont été déplacées dans la bande de Gaza à cause de violences dévastatrices"
, avec certains réfugiés ayant été contraints de fuir à plusieurs reprises.

Le rapport a également affirmé que
"la Syrie reste la plus grande crise de déplacement au monde, avec 13,8 millions de personnes déplacées de force à l'intérieur et à l'extérieur du pays".

"Derrière ces chiffres se cachent d'innombrables tragédies humaines. Ces souffrances doivent inciter la communauté internationale à agir de toute urgence pour s'attaquer aux causes profondes des déplacements forcés",
a déclaré Filippo Grandi, le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, dans un communiqué de presse.

"Il est grand temps que les belligérants respectent les lois fondamentales de la guerre et le droit international"
, a ajouté Grandi, soulignant que
"sans une meilleure coopération et des efforts concertés pour faire face aux conflits, aux violations des droits humains ainsi qu'à la crise climatique, le nombre des personnes déracinées continuera d'augmenter, ce qui entraînera plus de misère et nécessitera des réponses humanitaires coûteuses".

La plus forte augmentation concerne les personnes déplacées fuyant les conflits et demeurant dans leur propre pays. Selon l'Observatoire des déplacements internes, leur nombre s'élève à 68,3 millions, soit une hausse de près de 50 % au cours des cinq dernières années.

Les réfugiés et autres personnes nécessitant une protection internationale sont au nombre de 43,4 millions, selon les données du HCR et de l'UNRWA. La majorité d'entre eux sont accueillis dans des pays voisins, 75 % résidant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, qui collectivement ne représentent pas plus de 20 % du revenu mondial.


Le rapport révèle qu'à l'échelle mondiale, plus de 5 millions de personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays et 1 million de réfugiés sont retournés dans leur lieu d'origine en 2023. Le nombre d'arrivées pour la réinstallation a également augmenté pour atteindre près de 160 000.

"Les réfugiés - et les communautés qui les accueillent - ont besoin de solidarité. Ils contribuent positivement aux sociétés lorsqu'ils sont intégrés et peuvent en faire davantage",
a souligné Filippo Grandi, chef du HCR.

Il a ajouté:
"L'année dernière, des millions de personnes sont rentrées chez elles, ce qui représente une lueur d'espoir importante. Des solutions existent - nous avons vu des pays comme le Kenya ouvrir la voie à l'intégration des réfugiés - mais cela nécessite un véritable engagement".

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