Les coups d'État électoraux dans les médias américains !

18:3727/10/2024, dimanche
MAJ: 27/10/2024, dimanche
Abdullah Muradoğlu

Il reste dix jours avant les élections présidentielles aux États-Unis. Les candidats à la présidence, Kamala Harris et Donald Trump, font leurs derniers mouvements pour gagner. Cependant, une manœuvre qui pourrait affecter les élections américaines est venue de l'extérieur des États-Unis, d'Israël. Les attaques d'Israël contre l'Iran ont constitué la "surprise d'octobre" attendue avant les élections. Pour la vice-présidente américaine Kamala Harris, c'est une "mauvaise nouvelle". Dans un article

Il reste dix jours avant les élections présidentielles aux États-Unis. Les candidats à la présidence, Kamala Harris et Donald Trump, font leurs derniers mouvements pour gagner. Cependant, une manœuvre qui pourrait affecter les élections américaines est venue de l'extérieur des États-Unis, d'Israël. Les attaques d'Israël contre l'Iran ont constitué la "surprise d'octobre" attendue avant les élections. Pour la vice-présidente américaine Kamala Harris, c'est une "mauvaise nouvelle".


Dans un article que j'avais rédigé auparavant, j'avais mentionné que Biden n'avait pas digéré le fait d'être écarté en faveur de Kamala Harris comme candidate à la présidence. J'avais également évoqué le fait que Biden pourrait ne pas agir en faveur de Harris pour lui faire gagner des points. Parmi les manœuvres de politique étrangère qui auraient pu faire gagner des points à Harris figuraient un cessez-le-feu à Gaza et, surtout, empêcher Israël d'attaquer l'Iran avant les élections. Biden, qui semble être dans une logique de "Israël d'abord", n'a fait ni l'un ni l'autre. Netanyahu, quant à lui, a manigancé toutes ses actions de manière à favoriser Trump.


Si une autre surprise devait se produire, elle viendrait de l'intérieur. D'abord le "Los Angeles Times", puis le "Washington Post" ont décidé de cesser de soutenir la candidate démocrate Kamala Harris. Ces décisions prises par deux des médias les plus influents des États-Unis ont ébranlé les Démocrates. Le Los Angeles Times soutenait les candidats démocrates depuis 2008. Quant au Post, il s’était démarqué comme un journal soutenant les Démocrates depuis 1976.


Le fait que le Los Angeles Times et le Washington Post aient décidé d'arrêter de soutenir Kamala Harris et de rester "neutres" ne provoquera peut-être pas de grands transferts de voix entre les deux candidats, mais cela donnera un avantage psychologique au "camp de Trump". Les déclarations de neutralité ne reposent pas sur les décisions des comités éditoriaux. Les deux interventions proviennent des milliardaires propriétaires des journaux.


Le Los Angeles Times et le Washington Post avaient tous deux préparé des éditoriaux pour soutenir Kamala Harris, qui devaient être publiés quelques jours avant l’élection. Ces deux éditoriaux ont été entravés par l'intervention des propriétaires. Au Los Angeles Times, le rédacteur en chef de plus haut rang et deux membres du comité de rédaction ont démissionné pour protester contre la décision de "neutralité".


Le propriétaire du Los Angeles Times est l'homme d'affaires milliardaire surnommé le "roi de la biotechnologie", Patrick Soon-Shiong. Quant au propriétaire du Washington Post, il s'agit de Jeff Bezos, qui est également le propriétaire d'"Amazon" et la deuxième personne la plus riche du monde. En 2019, Bezos avait accusé le président américain Trump d’avoir empêché Amazon de conclure un contrat de 10 milliards de dollars avec le Pentagone. Depuis sa présidence, Trump avait fait des déclarations très sévères visant directement le Washington Post.


Les décisions surprenantes du Times et du Post sont perçues comme un signe que les chances de Trump de remporter les élections présidentielles se renforcent. Bien sûr, le fait que ces signaux proviennent des milieux d'affaires, qui sont extrêmement sensibles aux changements de pouvoir politique en fonction de leurs intérêts particuliers, est important. Du côté "démocrate", on estime que les propriétaires du Times et du Post se préparent à la présidence de Trump. Il est également notable que, le lendemain de la déclaration de neutralité du Post, Trump ait rencontré les dirigeants de l’entreprise aéronautique de Bezos, "Blue Origin", au Texas.


Les "néoconservateurs" avaient vivement réagi à la candidature de Trump en 2016. Robert Kagan, l’un des néoconservateurs les plus célèbres des États-Unis, historien et auteur spécialisé en politique étrangère, avait quitté le Parti républicain pour soutenir Hillary Clinton en raison de la candidature de Trump. Rédacteur en chef indépendant et auteur au Post, Kagan a publié des articles très virulents visant Trump depuis 2016. Kagan s’est imposé comme le principal opposant à Trump au Washington Post.


Dick Cheney, qui a été vice-président sous George W. Bush, et sa fille Liz Cheney, ancienne leader républicaine au Congrès, soutiennent également Kamala Harris, comme Robert Kagan. Liz Cheney, une opposante jurée de Trump, a été écartée de son poste de leader et battue par son adversaire pro-Trump lors des élections au Congrès de 2022. Après la décision de neutralité de Jeff Bezos, Robert Kagan a également démissionné de son poste au Post.


Les Républicains et les Démocrates dépensent des sommes colossales jamais vues dans l'histoire des élections. Les milieux des affaires, de la finance et des médias ont également pris position dans cette bataille. Le "Comité des affaires publiques américano-israélien (AIPAC)", et surtout le "Lobby israélien", ont investi encore plus d'argent dans les élections, y compris dans les primaires. Ce qui distingue le "Lobby israélien" des autres, c’est qu’il parie des deux côtés.

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