
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a qualifié de "positive" la récente conversation téléphonique entre le président Recep Tayyip Erdogan et son homologue américain Donald Trump, soulignant qu'Erdogan est l'un des président pour lequel Trump à du respect.
S'exprimant lors d'un dîner de rupture du jeûne du Ramadan hier soir mercredi avec des journalistes, Fidan a abordé plusieurs dossiers clés, dont sa visite à Damas, où la question du YPG, lié au PKK, a dominé les échanges.
Il a réaffirmé la priorité turque de neutraliser les capacités militaires du YPG, exigeant son autodissolution et son intégration sous le contrôle du gouvernement syrien, jugeant "inacceptable" que l'organisation conserve des capacités comme la production d'armes ou de systèmes de défense.
Fidan a noté une convergence de vues avec Damas sur la lutte antiterroriste, tout en plaidant pour l'octroi de droits aux Kurdes syriens, inexistants sous Assad, et un traitement égal pour tous les citoyens.
Le retour des Syriens déplacés a également été évoqué, avec l'idée qu'un environnement sécurisé favoriserait leur retour, rappelant qu'un environnement sécurisé priverait notamment les groupes armés d'espace d'action.
Sur le plan régional, Fidan a estimé que la présence militaire américaine en Syrie, coûteuse et de plus en plus critiquée aux États-Unis, ne semble pas prioritaire pour Trump, le PKK tentant de légitimer son rôle via les prisonniers de Daech retenus dans les prisons pour le compte des pays occidentaux dans la majeure partie des cas.
Concernant le camp d'Al-Hol contrôlé par le PKK/YPG, abritant environ 40 000 personnes, il a indiqué que l'Irak et la Syrie sont prêts à rapatrier leurs citoyens, bien que la question des prisonniers reste en suspens.
Fidan a aussi abordé les relations turco-américaines, soulignant la volonté de Trump de résoudre les différends bilatéraux. Erdogan aurait insisté, lors du dernier appel téléphonique avec Trump sur la levée des restrictions dans la défense et la lutte antiterroriste, tandis qu'une visite aux États-Unis est envisagée sans date fixée.
Fidan a dénoncé l'occupation israélienne du sud de la Syrie, accusant Israël de vouloir l'étendre, et les attaques à Gaza, où Netanyahu a rompu le cessez-le-feu avec la reprise des bombardements, annonçant une réunion au Caire le 23 mars pour arrêter le "génocide".
Sur Chypre, Fidan a évoqué une réunion à Genève (17-18 mars) sous l'égide de l'ONU, un rapport concluant à l'absence de terrain commun, renforçant la position turque pour une reconnaissance des deux entités.
Concernant la guerre Russie-Ukraine, il a noté des avancées partielles sur un cessez-le-feu entre Trump et Poutine (échange de prisonniers, sécurité énergétique), la Türkiye offrant son soutien à un accord mutuel.
Fidan a aussi critiqué la dépendance européenne aux États-Unis en matière de sécurité, plaidant pour une coopération plus large via l'OTAN, et a regretté les lenteurs sur la levée des visas européens pour les Turcs, prônant une libéralisation.
Enfin, il a averti que le conflit palestinien pourrait provoquer des fractures régionales majeures.
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