Ecoles françaises en Türkiye: Le Ministre turc de l'Education apporte des éclairages

La rédaction
18:0616/07/2024, mardi
MAJ: 16/07/2024, mardi
Yeni Şafak

La Türkiye dénonce l’ouverture et la gestion non règlementaire de deux écoles françaises sur son territoire, accusant la France de pratiques coloniales et exigeant le respect des conditions turques.

Le gouvernement turc a récemment exprimé sa préoccupation concernant le sort de deux écoles françaises en dehors du cadre légal sur son territoire, qualifiant cette action d’attitude coloniale. La démarche victimaire de la France a provoqué une vive réaction de la part des autorités turques, qui soulignent des engagements non respectés et une ingérence inadmissible dans le système éducatif national.


Ecoles françaises en Türkiye, un contexte historique


"Nous avons officiellement écrit à deux écoles françaises",
déclare Yusuf Tekin, le ministre turc de l'Education Nationale, rappelant que les relations éducatives entre les deux pays remontent à la signature du Traité de Lausanne en 1923. Ce traité, signé par les fondateurs de la République turque, incluait des dispositions permettant l'existence d'écoles étrangères en Türkiye.

Les écoles étrangères bénéficient donc d'un statut particulier en Türkiye, et le Ministère de l'Éducation Nationale (MEB) est responsable de répondre à leurs besoins et de les soutenir.
"Nous respectons ces écoles conformément aux engagements pris lors du Traité de Lausanne,"
souligne Yusuf Tekin.

Nous ne leur créons aucun problème, au contraire, nous restons en contact pour répondre à leurs besoins.

Des écoles supplémentaires sans accord


Cependant, la France a depuis ouvert deux nouvelles écoles en Türkiye sans consultation préalable ni accord avec les autorités turques. Ces écoles, initialement destinées à accueillir uniquement des élèves français, comptent aujourd'hui 90 % d'élèves turcs.
"Vous pouvez deviner quels types de citoyens turcs envoient leurs enfants dans ces écoles françaises,"
commente le ministre, dénonçant une situation qui échappe au contrôle du système éducatif national.

Le problème est double. D'une part, les élèves turcs inscrits dans ces écoles ne figurent pas dans les registres officiels turcs, mettant en péril l'obligation d'éducation de 12 ans en vigueur en Türkiye.
"Si un citoyen turc fréquente une de ces écoles et n'est pas enregistré chez nous, cela signifie que je ne fais pas mon travail,"
explique le fonctionnaire. D'autre part, ces élèves bénéficient d'un traitement de faveur lors des examens du Conseil de l'Enseignement Supérieur, ce qui est perçu comme une injustice par les autorités turques.

Main tendue de la Türkiye


Face à cette situation, le gouvernement turc a pris des mesures.
"Nous avons invité l'ambassadeur de France pour discuter de la situation,"
rapporte le fonctionnaire.
"Il a promis de résoudre le problème à la première occasion, mais sept ou huit mois sont passés sans qu'il ne prenne de mesures."
Les autorités turques rappellent que la Türkiye est un État indépendant et national, et non une colonie.

Si vous souhaitez offrir une éducation ici, vous devez respecter nos conditions.

La Türkiye, à travers son Ministre de l'Éducation Nationale, affirme avoir pris toutes les mesures nécessaires pour protéger ses intérêts éducatifs et nationaux.
"Nous avons pris les mesures nécessaires. Si ces écoles acceptent nos conditions, elles peuvent continuer à fonctionner. Sinon, nous suivrons les procédures légales appropriées,"
affirme-t-il fermement.

Cette situation souligne une fois de plus les tensions persistantes entre la Türkiye et la France, rappelant l'importance du respect mutuel et des engagements internationaux.


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