Crédit Photo : Mark Raslton / AFP
Emilie Gomis lors de la finale olympique de basket féminin aux JO de Londres 2012.
L'ancienne championne française de basket, Emilie Gomis, convoquée ce jeudi matin par la PJ est ressortie libre de son audition, dans l'attente des suites qui seront données par le parquet de Paris, aux accusations "d'apologie de terrorisme" portées contre elle.
Après plus de deux heures d'audition, la sportive française, émue aux larmes, a estimé avoir "payé le prix" de sa parole sur "la situation géopolitique".
"C'est un sujet sensible, c'est un sujet qui dépasse tout le monde. On est pris dans une machine à broyer donc il faut être prêt à en subir les conséquences"
, grince Emilie Gomis interrogée à la sortie de son audition.
Et de poursuivre:
"Mon erreur a été de ne pas expliquer mon post. Je le reconnais. Je me suis basée sur une question pour interpeller les internautes sur cette tragédie du 7 octobre mais pas que sur le 7 octobre. La question c'est pourquoi c'est arrivé ? Pour comprendre, il faut aller au fond des choses. Le malheur n'arrive pas comme ça et c'est pas pour justifier ou quoi que ce soit, je condamne tout acte de violence. Je ne suis pas pour la violence mais c'est important de comprendre le contexte pour expliquer qu'il y a une autre issue que la violence".
Si elle reconnaît qu'en raison de son statut d'ambassadrice des Jeux Olympiques de Paris 2024, elle
"aurait dû garder (son) droit de neutralité"
, la championne olympique
que cette polémique ait permis à ses détracteurs de s'attaquer à l'organisation des JO de Paris.
De son côté, son avocat, Maître Vincent Brengarth, considère que
"cette convocation n'avait absolument pas lieu d'être et qu'on est face à une disproportion manifeste dans la manière dont Emilie Gomis est traitée".
Il rappelle, à cet effet, que sa cliente
"n'a jamais cherché à faire l'incitation du terrorisme, jamais encouragé à la moindre commission d'une quelconque action violente".
"Je pense que personne ne croit véritablement qu'il y ait eu une intention, de la part d'Emilie Gomis, d'encourager une action violente et compte tenu de ce qui a été son parcours, au vu de ce qu'elle est, championne olympique, on devrait au contraire s'enorgueillir de ce qu'elle est et de ce qu'elle représente plutôt que de la clouer au pilori avec une procédure complément disproportionnée"
, plaidé l'avocat.
Les suites de cette procédure, qui intervient après à une plainte déposée contre l'ancienne basketteuse, devraient être décidées et communiquées par le parquet dans les prochaines semaines.
Pour rappel, deux jours après le lancement de l'opération du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier, Emilie Gomis avait publié en ligne un message dans lequel on voyait des cartes de France de 1947, 1967 et 2023, sur lesquelles le drapeau tricolore recouvre le territoire français avant d'être progressivement remplacé par le drapeau israélien, avec cette question: "
Que feriez-vous dans cette situation ?".
Elle a depuis dû quitter ses fonctions d'ambassadrice des JO Paris 2024.
À noter qu'Emilie Gomis n'est pas la seule sportive à avoir eu à essuyer une procédure judiciaire pour un post dénonçant les exactions d'Israël.
L'international algérien Youcef Atal a été condamné, début janvier à huit mois de prison avec sursis et 45 000 euros d'amende pour "
après le partage d'une vidéo appelant à
"un jour noir pour les juifs".
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