Les Comoriens ont voté dimanche pour élire leurs députés lors d’un scrutin attendu comme favorable au camp présidentiel, une grande partie de l’opposition ayant décidé de boycotter l’élection. Ce rendez-vous électoral a été marqué par des retards dans l’ouverture des bureaux de vote.
L’opposition, craignant un manque de transparence dans le scrutin, avait choisi de ne pas participer. Cependant, certains candidats dissidents ont refusé d’observer ce mot d’ordre et se sont présentés pour éviter de reproduire le boycott des législatives de 2020, qui avait laissé le champ libre au parti présidentiel, la Convention pour le Renouveau des Comores.
Le matériel électoral faisait parfois défaut. À Moroni, un bureau ne disposait pas d’isoloir, obligeant le personnel à en improviser un avec deux pans de tissu noués. Dans un autre bureau, un simple carton posé sur une chaise servait d’isoloir, compromettant la confidentialité du vote.
Maigre suspense
Dans certaines circonscriptions, les candidats du pouvoir sont assurés de l’emporter dès le premier tour, faute d’adversaires. À Bacha, près de Moroni, fief de l’ancien ministre de l’Intérieur Daoud Abdallah Mohamed, passé à l’opposition en 2021, ce dernier a accusé le pouvoir de tentative de triche.
Interrogé sur ces accusations de fraude, le président Azali a répondu:
C’est du déjà entendu. Il faudrait des preuves de ce qu’ils avancent.
La campagne électorale a suscité peu d’engouement, à l’exception de celle menée par le fils du président Azali. Nour el-Fath Azali, 39 ans, nommé secrétaire général du gouvernement en juillet 2024, se présentait dans la circonscription de Hambou, à une vingtaine de kilomètres de Moroni. Sa candidature a donné lieu à une abondance de casquettes et de tee-shirts à son effigie.
Arrivé au pouvoir pour la première fois en 1999 par un coup d’État, le colonel Azali est revenu à la présidence en 2016. En janvier 2024, il a officiellement obtenu 57,2 % des voix, prolongeant son mandat jusqu’en 2029.
Ce scrutin avait été marqué par des émeutes, paralysant l’archipel pendant plus de 48 heures, causant un décès par balle et plusieurs blessés. L’opposition avait dénoncé des fraudes massives.