Au Népal, l'essor de l'hydroélectricité booste les ventes de voitures électriques, tout en soulevant des inquiétudes environnementales.
Surendra Parajuli a franchi le pas et ne le regrette pas. Comme de plus en plus d'automobilistes népalais, ce chauffeur de taxi s'est converti à la propulsion électrique, poussé par le bond de la production d'hydroélectricité de son pays.
Plus de 11.000 exemplaires ont trouvé acquéreur lors de la dernière année fiscale achevée en juillet, contre 4.050 l'année précédente. Près de 70% d'entre eux ont été fabriqués en Chine.
Preuve de cet engouement, les véhicules électriques ont tenu le haut du pavé lors de l'édition 2024 du salon de l'auto de Katmandou.
Tuk-tuks "verts"
Les autorités estiment aujourd'hui à 40.000 le nombre de véhicules électriques en circulation au Népal. Une goutte d'eau au milieu d'une flotte totale de 6,2 millions.
Pas assez toutefois pour enrayer l'inquiétante progression de ses émissions de carbone. En avril dernier encore, Katmandou a figuré pendant plusieurs jours dans le peloton de tête des villes les plus polluées de la planète...
Pour tenir en 2045 leur objectif de neutralité carbone, les autorités ont fait le pari de l'hydroélectricité.
Grâce à de gros investissements, chinois et indiens notamment, le pays peut aujourd'hui se flatter d'être exportateur net d'électricité, notamment vers l'Inde et le Bangladesh voisins.
Le directeur de l'Autorité népalaise de l'électricité, Kulman Ghising, l'assure, le "boom" de la voiture électrique est un plus pour l'économie du pays.
Inquiétudes
Mais les écologistes s'alarment de la course effrénée à l'hydroélectricité lancée par les autorités, qui viennent de donner leur feu vert à la construction de barrages dans les zones protégées (forêts et réserves naturelles).
Ces infrastructures sont en outre menacées par la recrudescence et la violence des inondations et glissements de terrain causés par le réchauffement climatique, s'inquiètent-ils.