Les ministres du G7 se réunissent lundi à Turin pour discuter de l'environnement et de la stratégie à adopter face au changement climatique. Les experts exhortent ces grands pays industrialisés à utiliser leur influence, leur richesse et leur technologie pour éliminer progressivement l'utilisation des énergies fossiles.
Cette ville du nord de l'Italie accueille ainsi la première grande réunion politique sur le climat depuis la COP28 qui s'est tenue en décembre à Dubaï, où le monde s'est engagé à abandonner progressivement le charbon, le gaz et le pétrole.
Face aux défis posés par le changement climatique, l'Italie, vulnérable aux incendies et aux sécheresses, place la biodiversité, les écosystèmes et le réchauffement des mers en tête de son agenda.
Des délégations de Dubaï et d'Azerbaïdjan ainsi que du Brésil, qui préside le G20 cette année, seront présentes à la réunion.
Invitation de l'Afrique
Les défenseurs de l'environnement attendent de savoir si les ministres ont l'intention de concrétiser leurs engagements, tels que l'accord de Dubaï sur le doublement des taux d'efficacité énergétique et le triplement des capacités en énergies renouvelables d'ici 2030.
Seront également abordés des thèmes tels que la nécessité de diversifier les sources d'approvisionnement en matériaux clés pour les systèmes d'énergies renouvelables, ainsi que la réutilisation des minerais afin de réduire la dépendance à l'égard de la Chine, qui domine le secteur des technologies vertes.
Selon Rome, les discussions avec les délégations africaines invitées à Turin porteront notamment sur les terres rares et les énergies renouvelables.
Les militants écologistes espèrent également une augmentation de l'aide aux pays en développement pour décarboner leur production industrielle, notamment dans les secteurs de l'acier et du ciment.
Il pourrait également y avoir de nouveaux engagements en faveur de la création de fonds destinés à l'adaptation au changement climatique.
L'impact du G7
La France plaidera en faveur de l'abandon du charbon d'ici 2030 lors du G7, mais le Japon est réticent à fixer une date-butoir.
Quant à l'Allemagne, premier émetteur de gaz à effet de serre en Europe, elle hésite à renoncer au gaz, tout comme l'Italie.
La Première ministre d'extrême droite Giorgia Meloni a exprimé à plusieurs reprises son souhait de faire de l'Italie un hub gazier pour toute l'Europe, en exploitant de nouveaux fournisseurs en Méditerranée et en Afrique, ainsi qu'en développant les infrastructures gazières.
Luca Bergamaschi, fondateur du groupe de réflexion sur le climat ECCO, remet en question l'importance du gaz pour la sécurité énergétique de la péninsule, tout en critiquant l'intérêt porté aux nouvelles technologies telles que la fusion nucléaire.
Les décisions prises lors du G7 ont un impact majeur sur les marchés et sur les attentes des investisseurs. La conduite de l'Italie à Turin sera donc scrutée de près.