UNRWA: L’Histoire nous jugera tous s’il n’y a pas de cessez-le-feu à Gaza

17:1226/10/2023, jeudi
MAJ: 26/10/2023, jeudi
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Le Commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), Philippe Lazzarini. Crédit photo: AA
Le Commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), Philippe Lazzarini. Crédit photo: AA

Le Commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), Philippe Lazzarini, a dénoncé la situation dans la bande de Gaza sur fond de bombardements israéliens, qui se poursuivent depuis 20 jours, et s'est adressé au monde en déclarant que “L’Histoire nous jugera tous s’il n'y a pas de cessez-le-feu à Gaza“.

C'est ce qui ressort d'un article de Lazarini, publié ce jeudi par le journal britannique The Guardian.


Lazzarini a déclaré écrit:
“depuis plus de deux semaines, des images insupportables de tragédie humaine jaillissent de Gaza. Des femmes, des enfants et des personnes âgées sont tués, des hôpitaux et des écoles sont bombardées–personne n’est épargné“.

Le Commissaire de l'UNRWA a estimé que
"Gaza a été décrite au cours des 15 dernières années comme une grande prison à ciel ouvert, soumise à un blocus aérien, maritime et terrestre qui étouffe 2,2 millions de personnes sur 365 km². La plupart des jeunes n’ont jamais quitté Gaza. Aujourd'hui, cette prison devient le cimetière d'une population coincée entre guerre, siège et privation".

Dans ce contexte, le commissaire de l'UNRWA a condamné, dans son article, les avertissements de l'armée israélienne aux habitants de la bande de Gaza, soulignant que l'armée israélienne
“a averti les Palestiniens de Gaza de se déplacer vers la partie sud de la bande, alors qu'elle bombarde le nord ; mais les bombardements se poursuivent également dans le sud. Il n’y a aucun endroit sûr à Gaza“.

Il a expliqué que l'UNRWA a perdu
"tragiquement"
35 de ses employés, soulignant que de nombreux employés de l'agence des Nations unies ont été
"tués alors qu'ils se trouvaient chez eux avec leurs familles".

Lazzarini a ainsi révélé que les installations de l’UNRWA dans la bande de Gaza “
ne sont plus sûres“
à cause des dommages qu’elles ont subis à la suite des frappes israéliennes.

“De nombreux civils qui s'abritaient dans nos installations à Gaza ont été tragiquement tués“,
a-t-il ajouté, soulignant que 40 bâtiments de l'UNRWA dans la bande de Gaza, dont des écoles et des entrepôts, ont été endommagés à la suite des bombardements israéliens.

Dans son article, Lazzarini a souligné la présence d'environ 600 000 personnes dans 150 installations de l'UNRWA, qui ont été déplacées de leurs foyers à cause des frappes.

Il a déclaré que ces personnes déplacées
“vivent dans des conditions insalubres, avec un accès limité à l'eau potable avec peu de nourriture et de médicaments“.

"Les mères ne savent pas comment nettoyer leurs enfants. Les femmes enceintes prient pour ne pas rencontrer de complications lors de l'accouchement, car les hôpitaux n'ont pas la capacité de les recevoir"
, a-t-il fait savoir.

Le Commissaire général de l’UNRWA a souligné que ce que le mouvement palestinien Hamas a commis le 7 octobre
“ne justifie pas les crimes en cours (commis par Israël) contre la population civile de Gaza, et contre son million d’enfants“.

Lazzarini a aussi écrit que
"Les civils de Gaza n'ont pas choisi cette guerre. Les atrocités ne devraient pas être suivies par plus d’atrocités. La réponse aux crimes de guerre n'est pas de commettre davantage de crimes de guerre".

Dans son article, Lazzarini a qualifié l’opération “Déluge d’Al-Aqsa“ menée par le Hamas de
“massacres indescriptibles contre des civils israéliens qui peuvent constituer des crimes de guerre“.

Aide humanitaire


Concernant l'entrée de plusieurs camions d'aides humanitaires dans la bande de Gaza par le poste-frontière de Rafah, frontalier avec l'Egypte, Lazzarini a critiqué l'accueil exagéré de cette réalisation.


Il a précisé que ces camions
"représentent un petit afflux, et non un afflux d'aide requis par une situation humanitaire de cette ampleur".

Selon le commissaire de l’UNRWA, Gaza recevait quotidiennement environ 500 camions de nourriture et d’autres fournitures avant le 7 octobre, dont 45 camions-citernes pour alimenter les voitures, les usines de dessalement d’eau et les boulangeries de la bande de Gaza.

Ce matin, le nombre total de camions humanitaires entrés dans la bande de Gaza par le passage terrestre de Rafah, depuis le début de la guerre israélienne contre Gaza, a atteint les 74 camions.


Pour la 20e journée consécutive, l'armée israélienne a continué de bombarder Gaza par d'intenses frappes aériennes qui ont rasé des quartiers entiers, tuant 7 028 Palestiniens, dont 2 913 enfants, 1 709 femmes et 397 personnes âgées, et blessant 18 484 personnes, en plus de 1 650 personnes portées disparues sous les décombres.


Pour sa part, le mouvement Hamas a tué plus de 1 400 Israéliens et en a blessé 5 132, selon le ministère israélien de la Santé. Il a également capturé plus de 200 Israéliens, parmi lesquels des militaires de haut rang, et souhaiterait les échanger contre plus de 6 000 Prisonniers palestiniens, incluant des femmes et des enfants, détenus dans les prisons israéliennes.


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