Togo: six opposants incarcérés pour "troubles à l'ordre public"

17:527/04/2024, dimanche
MAJ: 7/04/2024, dimanche
AFP
Crédit Photo: PIUS UTOMI EKPEI / AFP
Crédit Photo: PIUS UTOMI EKPEI / AFP

Six opposants togolais ont été incarcérés pour "troubles à l'ordre public", après leu r interpellation alors qu'ils manifestaient contre une révision constitutionnelle contestée, a déclaré samedi leur avocat.

Les tensions politiques se sont accrues ces dernières semaines au Togo depuis l'adoption fin mars par l'Assemblée d'une nouvelle Constitution et le report mercredi des élections législatives et régionales du 20 avril, sans qu'une nouvelle date ne soit annoncée.


Le projet de nouvelle Constitution, qui fait passer le Togo d'un régime présidentiel à un régime parlementaire, a été vivement contestée par l'opposition et la société civile, qui y voient une manœuvre de Faure Gnassingbé, président depuis 2005, pour se maintenir au pouvoir.

Neuf membres de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK, regroupement de partis d'opposition et de la société civile), ont été interpellés à Lomé mercredi alors qu'ils
"sensibilisaient les gens dans le marché d'Akodessêwa sur l'illégalité de la révision constitutionnelle",
avait déclaré jeudi Thomas Kokou N’soukpoe, porte-parole de la DMK. 

"Six personnes ont été placées sous mandat de dépôt et envoyées en prison. Les trois autres ont été libérées",
a indiqué samedi leur avocat, Me Elom Kpadé. 

Selon un communiqué du procureur de la République, Talaka Mawama, lu à la télévision d'Etat jeudi soir, ces opposants
"ont été surpris, distribuant des tracts et scandant des slogans incitant à la révolte populaire, alors qu'aucune manifestation publique n'avait été autorisée". 

Quatre partis d'opposition (ADDI, ANC, FDR et PSR) et une organisation de la société civile (FCTD) ont appelé jeudi à une grande manifestation de protestation les 11, 12 et 13 avril.

Au Togo, les manifestations sont interdites depuis 2022, après une attaque au grand marché de Lomé lors de laquelle un gendarme a été tué. 


Après la levée de boucliers provoquée par cette nouvelle Constitution, le président Gnassingbé a ordonné la semaine dernière un nouvel examen du texte par les députés.


La présidence togolaise a justifié le report des élections par la nécessité de mener des
"consultations"
sur cette réforme. 

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