La justice thaïlandaise a ordonné mercredi au principal parti d'opposition de renoncer à réformer la loi de lèse-majesté, un texte jugé trop sévère et hors de contrôle par le mouvement pro-démocratie qui divise le pays.
Le parti incarné par Pita Limjaroenrat, personnalité charismatique et télégénique qui détonne sur la scène politique thaïlandaise, est le seul dans le pays à évoquer ouvertement une réforme de la loi de lèse-majesté.
Son programme de rupture, qui plaide pour une refonte des institutions et la fin de certains monopoles, a attiré des millions d'électeurs, désireux de tourner la page d'une quasi-décennie sous domination militaire.
L'actuel Premier ministre, Srettha Thavisin, s'est engagé à ne pas toucher au sujet. Move Forward faisait l'objet d'une plainte déposée par un avocat proche des milieux conservateurs, qui estime que cette mesure équivaut à vouloir renverser la monarchie.
Les accusés ont dénoncé des poursuites politiques visant à entraver leur dynamique. Aussi puissante que mystérieuse, la monarchie thaïlandaise est protégée par l'une des législations contre la diffamation les plus strictes du monde.
Ce verdict avait été à l'origine de manifestations géantes réclamant la refonte d'un système jugé biaisé et opaque.