Le leader du mouvement pro-démocratie en Thaïlande, Pita Limjaroenrat, attend mercredi une décision de la Cour constitutionnelle cruciale pour son avenir, avec le risque d'une condamnation qui pourrait le déchoir de son mandat de député.
Le verdict, attendu vers 14H00 (07H00 GMT), pourrait constituer un nouvel épisode de tensions dans un royaume déchiré entre des élites traditionnelles accrochées au pouvoir, et des jeunes générations en quête de renouveau.
En avril dernier, son parti Move Forward a remporté les législatives sur la base d'un programme visant à moderniser des institutions jugées défaillantes après une quasi-décennie sous domination militaire.
La chaîne en question, iTV, n'émet plus depuis 2007 et ne peut donc pas être reconnue comme média, s'est défendu Pita Limjaroenrat, qui a expliqué avoir hérité les parts de son père décédé. M. Limjaroenrat risque la révocation de son mandat de député devant la Cour constitutionnelle. En cas de condamnation, la commission nationale en charge des élections peut transmettre l'affaire à la Cour suprême qui peut prononcer des sanctions plus fortes: jusqu'à dix ans de prison et vingt ans d'inéligibilité.
Le chef du mouvement, Thanathorn Juangroongruangkit, avait alors été banni dix ans de la vie politique. Dans une autre affaire, quelques mois plus tôt, la Cour constitutionnelle avait déchu le célèbre opposant de son mandat de député, pour avoir possédé des actions dans un groupe de médias durant la campagne 2019. Les juges doivent également rendre un verdict très attendu, le 31 janvier, au sujet d'accusations de lèse-majesté à l'encontre de Move Forward.