Tchad: le premier parti d'opposition refuse de participer aux élections législatives

16:2521/10/2024, Pazartesi
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Succes Masra,  président du premier parti d'opposition tchadien, Les Transformateurs.
Crédit Photo : Issouf SANOGO / AFP
Succes Masra, président du premier parti d'opposition tchadien, Les Transformateurs.

Succès Masra, président du premier parti d'opposition tchadien, Les Transformateurs, a annoncé que son parti ne participerait pas aux élections législatives et communales prévues pour le 29 décembre. Il dénonce un scrutin "joué d'avance".

"Les Transformateurs ne participeront pas aux élections législatives de décembre prochain"
, a déclaré Succès Masra dimanche, devant ses partisans. Cette annonce survient alors que le parti commémorait les événements tragiques du 20 octobre 2022, au cours desquels au moins 300 jeunes manifestants avaient été tués par les forces de sécurité lors de protestations contre la junte militaire de Mahamat Idriss Déby, selon des ONG nationales et internationales.

Selon Masra, participer aux élections équivaut à
"cautionner un résultat qui est déjà enregistré dans les ordinateurs du camp d'en face"
, pointant des accusations de fraude électorale. Ces accusations avaient déjà été formulées lors de la présidentielle de mai dernier, durant laquelle Masra avait revendiqué la victoire avant même la proclamation officielle des résultats, accusant le président Déby de manipulation.

Ancien Premier ministre de Déby et économiste de 41 ans, Succès Masra avait surpris lors de la présidentielle en mobilisant de grandes foules à travers le pays, marquant sa popularité.


Le climat politique reste tendu au Tchad, avec d'autres groupes d'opposition, comme le GCAP, ayant également exprimé fin septembre leur volonté de boycotter les élections à cause d'un
"climat de dictature et de terreur"
et des risques de fraude.

Malgré ces protestations, le président Mahamat Idriss Déby a confirmé la tenue des élections législatives et communales en décembre. Succédant à son père en 2021 après la mort de ce dernier, le général Mahamat Déby, 40 ans, a consolidé son pouvoir en faisant adopter une nouvelle Constitution par référendum en décembre 2023 avant d'être élu président en mai, dans une élection boycottée par une partie de l'opposition et jugée
"ni crédible, ni libre, ni démocratique"
par la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH).

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