Procès du massacre de 2009 en Guinée: début des réquisitions

16:4022/05/2024, mercredi
MAJ: 22/05/2024, mercredi
AFP
Les accusés se tiennent devant le juge alors que la session commence à l'intérieur du nouveau palais de justice de Conakry le 28 septembre 2022 lors de l'ouverture du procès pour le massacre de 156 personnes en septembre 2009.
Crédit Photo : CELLOU BINANI / AFP (Archive).
Les accusés se tiennent devant le juge alors que la session commence à l'intérieur du nouveau palais de justice de Conakry le 28 septembre 2022 lors de l'ouverture du procès pour le massacre de 156 personnes en septembre 2009.

Le ministère public guinéen a commencé mercredi ses réquisitions très attendues contre l'ex-dictateur Moussa Dadis Camara et dix autres anciens responsables au procès du massacre du 28 septembre 2009, une "journée fatidique" qui a suscité un émoi international, selon lui.

Le procureur et les autres représentants du ministère public pourraient plaider plusieurs jours devant le tribunal avant de déclarer quelles peines ils requièrent contre les accusés.


Le substitut du procureur, Abdoulaye Babadi Camara, a entamé ce moment crucial d'un procès ouvert en septembre 2022 en soulignant son caractère
"historique"
. Il a rappelé la litanie de faits retenus contre les 11 hommes: assassinats, meurtres, actes de torture, coups et blessures volontaires, séquestrations, incendies volontaires ou encore pillages.

Il a retracé l'histoire moderne de la Guinée pour signifier
"qu'aucun Guinéen n'est supérieur à l'autre dans ce pays"
, puis a rappelé les faits.

Des leaders de l'opposition et des milliers de sympathisants s'étaient réunis dans un stade de Conakry dans une atmosphère
"bon enfant"
de chants, de danses et de prières, a-t-il dit.

"C'est à ce moment que la garde présidentielle, les gendarmes, les policiers, les miliciens habillés en civil ont fait irruption en tirant dans tous les sens",
s'est-il ému. Il a ajouté:

Dans le même stade, des femmes se sont fait violer, d'autres ont reçu des bastonnades rudes (...), des personnes ont été dépossédées de leurs biens.

"Il a fallu la promptitude de la Croix-Rouge pour sauver certains citoyens",
a-t-il précisé.

Les exactions commises avec une brutalité effrénée se sont propagées autour du stade et ont continué les jours suivants.


Au moins 156 personnes ont été tuées par balle, au couteau, à la machette ou à la baïonnette, des centaines blessées et au moins 109 femmes violées, selon le rapport d'une commission d'enquête internationale mandatée par l'ONU.

Les chiffres réels sont probablement plus élevés.


C'est l'une des pages les plus sombres de l'histoire moderne de la Guinée qui n'en manque pas. Le représentant du ministère public a parlé de
"journée fatidique"
qui a suscité
"une indignation nationale et internationale".

Le ministère public et les parties civiles ont demandé lors du procès que les faits soient requalifiés en crimes contre l'humanité. Les accusés se sont rejeté la responsabilité des crimes.


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